Sidi ‘Arbi Ibn Sa-ih, qu’ALLAH l’agrée

I. Ses origines

Sidi Mohammed El ‘Arbi fils de Mohammed fils de Mohammed Sa-ih fils de Mohammed fils de Daoud fils de Mohammed fils de Abdelqadir fils du Pôle Sidi Mohamed Charqi El ‘Omari El Farouqi et son ascendance aboutit au second Khalife bien guidé, notre maître Abou-l-Hafs ‘Omar ibn El Khattab (qu’Allah l’agrée). Son père Sidi Mohammed faisait partie des savants qui œuvrent, des saints vertueux au degré élevé parmi les gens de la ville de Meknès.

II. Sa naissance et son enfance

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Aperçu de la Ville de Meknes - Tidjaniya.comIl est né à l’aube du ’Aïd El Ad-ha, l’année 1229 H (1813 Ap. JC), dans leur demeure qui faisait face à la grande mosquée de la ville de Meknès. Sa naissance apporta à ses parents joie, bonheur, gaieté et contentement, car son père n’était pas pourvu d’enfant mâle et il avançait en âge. Il suppliait humblement Allah -Glorifié et Exalté-  afin qu’Il lui accorde un enfant pieux qui le réjouirait et pour cela il utilisait toutes les causes que lui conseillaient les gens parmi les remèdes matériels et spirituels. À cause de cela, il partait également dans la visite des saints vivants et morts, invoquant Allah par leur intermédiaire afin d’atteindre ce don sans se décourager.

C’est ainsi que lorsqu’il atteignit l’âge de soixante-quinze ans, Allah exauça son invocation et lui fit don, comme il fit don à son prophète Zakaria (paix sur lui), d’un enfant. Il le nomma Mohammed El ‘Arbi du nom de deux walis vertueux qui lui firent l’annonce d’une future naissance ; Sidi Mohammed ‘Arbi ibn Mo’ti ibn Salih Charqi et Sidi Mohammed ‘Arbi El Wazzani (qu’Allah les agrée). Il s’est passé entre la naissance de son fils et son retour à Allah vingt années. Durant ce temps, il le couvrit de son attention et de sa tendresse et il l’éduqua de la meilleure éducation, veillant à lui fournir un enseignement et une instruction à la hauteur de la dignité de ses origines. Notre illustre personnage a ainsi grandi dans un environnement vertueux baigné dans la foi, la science, la vertu, l’amour du Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et de sa famille purifiée, tout comme dans l’amour des saints vertueux.

III. Sa quête de la science

Avant d’atteindre l’âge de raison, son père veilla à ce qu’il sache écrire et qu’il connaisse le Livre d’Allah qu’il mémorisa parfaitement puis il fut instruit dans les sciences classiques en vigueur dans la ville de Meknès. Par la suite, il put intégrer les cercles d’enseignements scientifiques de la ville de Meknès dans les domaines de la grammaire, la jurisprudence, la métrique, la rhétorique, les fondements juridiques, la logique jusqu’à s’y être affermi et avoir excellé en tout ce qu’il avait reçu. Ensuite, il se rendit à Fès et continua son acquisition du savoir auprès des plus grands savants. Enfin, après avoir étincelé dans des sciences abondantes, il retourna à Meknès où il dispensa enseignement et éducation, permettant ainsi à de nombreux et célèbres étudiants de l’époque de s’abreuver de ses sciences. Puis il assuma provisoirement la fonction de témoin instrumentaire afin de subvenir à ses besoins mondains.

IV. Ses maîtres en science

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Une porte de Meknes - Tidjaniya.comLes maîtres auprès de qui il s’abreuva en science sont nombreux et se départagent entre la ville de Meknès et celle de Fès.

Parmi ceux de la ville de Meknès, il y eut :

– Le savant Sidi Mohammed Badiya fils de Chafi’i Badou Meknessi
– Le savant Sidi Mohammed ibn Mohammed Fqirah Meknessi
– Le savant Sidi ‘Omar ibn Makki El Mo’ti ibn Salih Charqi
– Le Qadi et savant Sidi ‘Abbas ibn Kirane El Fèsi…

Parmi ceux de la ville de Fès, il y eut :

– Le savant Chérif Sidi Walid El ‘Iraqi El Fèsi.
– Le savant Chérif Sidi Mohammed Badrdin El Hamoumy El Fèsi…

Dans la science du hadith, il hérita du maître de son époque Sidi Abdelqadir ibn Abi Jaïda, connu sous le nom de Kouhane El Fèsi, inhumé à Médine la Lumineuse. En l’année 1281H il reçut aussi un diplôme du savant Cheikh Abdrahman Naboulsy lorsque celui-ci visita le Maroc.

V. Son adhésion à la Tariqa

Ce fut en 1256 H qu’il s’affilia à la Tariqa Tidjaniya, il avait alors vingt-sept ans et le récit de son adhésion montre son caractère particulier. Cette année-là il fut pris d’un intense désir de voir le maître de l’Existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et il utilisait dans cet objectif une version d’entre les prières sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Sa mère lui avait consacré un endroit qu’elle nettoyait et parfumait afin qu’il puisse s’isolerdans l’évocation et la méditation. Il persévéra ainsi Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Salle d'isolement de sidi Arbi ibn Saih à la Zaouiya de Meknes jusqu’au jour où, au cours d’une nuit, il a vu son père Sidi Mohammed en songe, qui lui disait : « Rechercherais-tu à voir le Messager d’Allah ? » Il répondit : « Oui, ô mon maître. » Il lui dit alors, tout en lui désignant un groupe de disciple qui évoquait dans la mosquée : « Si tu le désires, alors demande-le à ces nobles gens-là, car il assiste avec eux ».

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Ancienne bibliothèque de la Zaouiya de FèsLorsqu’il se réveilla, il sut que ces nobles gens que désigna son père n’étaient autres que les compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui, à l’époque, se réunissaient dans la grande mosquée pour accomplir en groupe la Wadhifa et la Heïlala, et ce, avant que ne soit construite la Zaouiya de Meknès. Il comprit donc l’allusion et que cela était une indication pour qu’il s’affilie à la Tariqa. C’est ainsi qu’il l’a pris de celui qui autorisait à cette époque, il est fort probable qu’il s’agissait du Mouqadem Sidi Mohammed Belqacem Basri (qu’Allah l’agrée). Après avoir pris la Tariqa, il en reçut la confirmation écrite en découvrant les propos de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur ce sujet. Par la suite, il a pris place au sein des assises tenues par les savants de la Tariqa ainsi que de leurs élites et il examina les livres écrits à son sujet de même que les notes privées. Il rechercha ardemment tout ce qui avait trait à son dépositaire, à ses compagnons, à ses règles, à ses profondeurs, à ses secrets, à ses connaissances, à ses lumières et tout ce qui la concernait.

Il voyagea dans cet objectif vers tous ceux qui se trouvaient à Fès, à Marrakech, à Rabat, prenant contact avec les grands disciples du Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui ont pris directement de lui. Mais il ne se contenta pas de cela, il écrivit aussi à ceux qui se trouvaient en dehors du Maroc. De ce fait, il put connaître de nombreux compagnons de son vivant soit environ quatre-vingts d’entre eux dont il tira un énorme profit. Il a rassemblé de nombreuses informations à tel point qu’il devint une référence incontournable dans tout ce qui avait trait à la Tariqa, à son dépositaire, à ses hommes jusqu’à ce que tous ceux qui lui ont succédé le prirent comme argument ainsi que son livre « Boughiyat El Moustafid », ses diplômes et ses courriers.

Voici quelques-uns de ces nobles personnages dont il tira science et bénédiction (qu’Allah les agrée) :

– Le savant, le sermonnaire, le Mouqadem Sidi Mohammed Belqacem Basri Meknessi
– Le Chérif, le Connaissant, le Mouqadem Moulay Taïeb Sefiani Fèsi
– Le Connaissant, le Mouqadem Sidi Abdelwahhab ibn El Ahmar Fèsi
– Le grand Connaissant, le Chérif Moulay Mohammed ben Abi Nasr El ‘Alawi
– Le savant, le Connaissant Sidi Mohammed ibn Mohammed ibn Fqirah Meknessi
– Le savant, le Connaissant Sidi ‘Abbas ibn Kirane
– Le savant, le grand Connaissant Sidi Mohammed ibn Hafiane Charqawi Rabati
– Et celui dont il tira un énorme profit, son compagnon et ami, le savant, celui qui fut surnommé « la langue de la Tariqa » Abou ‘Abdallah Sidi Mohammed ibn Ahmed Kensoussi. Il resta deux années entières à son service et dans sa demeure alors qu’il était encore jeune. Il le côtoya durant seize années

Il reçut une Ijaza dans la Tariqa de la part de :

– Le Khalife et Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) par écrit.
– Le Mouqadem, le Connaissant Sidi Mohammed Hachimi Sarghini (qu’Allah l’agrée).
– Le Connaissant, l’éducateur Sidi ‘Oubeïda ibn Mohammed Seghir ibn Anbouja Tichiti Chinqiti (qu’Allah l’agrée), l’auteur du livre « Mizeb Rahma Rabbaniya fi Tarbiya fi Tariqa Tidjaniya ».

VI. Son établissement dans la ville de Rabat

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Un jardin de Rabat - Tidjaniya.com Lorsqu’il a atteint l’âge de quarante ans il se déplaça jusqu’à la ville de Rabat afin de se marier avec la noble dame ‘Aïcha, la fille de son Cheikh le savant Connaissant Sidi Mohammed Hafiane Charqawi (qu’Allah l’agrée) et cela après son décès. Ce fut le frère de cette noble dame, Sidi ‘Arbi ibn Hafiane, qui était chargé de veiller sur elle et parmi les conditions du mariage il y avait le fait que Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih devait s’installer dans la ville de Rabat. Cela coïncida avec l’annonce qu’il reçut suite à son Ouverture, celle qu’il devrait s’établir près de l’océan et il s’y conforma en l’année 1270H et c’est cette pieuse épouse qui fut la cause de son installation dans la ville littorale de Rabat. Là-bas, il s’affaira à l’enseignement et à l’apprentissage des étudiants, tout en diffusant l’éducation et la science de la Tariqa Tidjaniya. Il supervisa aussi l’achèvement de la construction de l’ancienne Zaouiya Tidjaniya qui se trouve au quartier Harrarine, celle qu’avait entrepris son beau-frère Sidi ‘Arbi ibn Hafiane (qu’Allah l’agrée), elle fut achevée en 1280 H. Il prenait assise dans un jardin proche de chez lui, là où quelques années plus tard il sera enterré.

De là, il accueillait ceux qui venaient s’abreuver, il dispensait des cours généraux et particuliers, que ce soit le « Sahih Boukhari » ou autres ouvrages de Hadith, que dans l’éducation de la Tariqa. Son assemblée ne manquait jamais de savants, de notables, d’étudiants et de disciples. Sa réputation se répandit à un tel point que les gens venaient de toutes les directions du Maroc, des pays avoisinants, mais aussi du Moyen-Orient et des deux lieux saints, attirés par sa forte attraction spirituelle et sa Connaissance particulière et exceptionnelle. Il lui parvenait aussi des lettres et des écrits d’endroits variés auxquels il répondait avec un style clair et limpide donnant à chaque sujet toute l’attention par l’apport d’information. Cela lui provenait de toutes les directions jusqu’au point où certaines de ses réponses sont équivalentes à un ouvrage pesant.

VII. Son épouse et ses enfants

À son décès il laissa son épouse vertueuse, la perle rare, la Connaissante, Dame ‘Aïcha fille du savant Imam, l’érudit Sidi Mohammed Hafiane Charqawi El ‘Omari (qu’Allah l’agrée). Ce noble personnage était l’un des grands trésors de la Tariqa Tidjaniya et de la science sur la côte, de lui de célèbres savants de Rabat et Salé ont puisé la science et la Tariqa. Il représentait Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans sa diffusion de la Tariqa et il est décédé le 10 Ramadan 1246 H. Il fut enterré dans la Zaouiya Mou’tawiya à Rabat.

La noble Dame ‘Aïcha Hafiyaniya (qu’Allah l’agrée) était une épouse vertueuse, à l’adoration dévouée et sincère, elle était une Connaissante en Allah. Elle procurait à son époux amour et compassion. Elle s’affairait à tout ce qui lui avait trait, elle le respectait, l’honorait et s’empressait de le satisfaire et de l’aider, et ce, jusqu’à ce qu’ils furent séparés alors qu’il était entièrement satisfait d’elle. Elle était dotée de nombreux mérites et douée de grands prodiges et il suffit pour s’en apercevoir les propos que lui a dit son noble époux : « J’ai tout laissé auprès de toi (comme dons spirituels) ». Elle décéda la nuit du vendredi 5 Safar en l’an 1319 et elle fut inhumée au côté de son époux afin d’être sa compagne dans la terre comme elle le fut dans la vie. Allah lui octroya, par elle, deux garçons et une fille, mais ils moururent en bas âge.

VIII. Ses disciples et ses élèves

Si Allah -Glorifié et Exalté- ne lui a pas octroyé de descendance, Il l’honora en revanche d’une foule immense d’élèves que cela soit dans la Tariqa ou dans la science. De par sa main sont apparus d’éminents savants, des Connaissants et Pôles, des poètes éloquents. Pas une personne n’a pris part à son assise et ne s’est affiliée à travers lui sans obtenir l’Ouverture et ceux qui ont appris de lui sont parvenus à la réussite désirée.

Nous allons juste en donner un léger aperçu parmi les plus célèbres savants :

– Sidi ‘Abdallah Tadali Rabati.
– Sidi Mohammed ibn Yahiya Bilaminou Rabati.

Ces deux maîtres étaient constamment avec lui vers la fin de sa vie et ils ne s’en éloignaient jamais.

Il y avait également :

– Sidi Ahmed ibn Qacem Jassous.
– Sidi Mohammed ibn El Housni El ‘Alami Rabati.
– Son frère Sidi Ghazi, le père du célèbre Hafidh, notre maître El Madani.
– Sidi Abdelqader Loubriss.
– Les nobles de la tribu Benabdallah : Hajj Ahmed, Hajj ‘Ali et Hajj ‘Arbi.
– Sidi Mohammed Makki Zawawi, Mouqadem de la Zaouiya de Salé.
– Sidi Ahmed ibn Moussa, le savant de la ville de Salé.
– Sidi Hajj Taïeb ‘Awwad Salawi.
– Sidi Hajj Mohammed ibn Abdsalem Kanoun El Fèsi.
– Le Pôle Sidi Hajj Housseïn El Ifrani, enterré dans la ville de Tiznit.
– Sidi Ahmed Mahmoud enterré à Rahamina.
– Moulay ‘Arbi Mouhib El ‘Alawi.
– Sidi Mohammed Fall ibn Baba El ‘Alawi Chinqitti
– Le Mufti de la Tunisie, Sidi Salah Nifari.
– Le Mufti de la ville d’Oran, Sidi ‘Ali ibn Abdrahman.
– Le voyageur Sidi Mohammed ibn Khalifat Madani Tounsi, enterré à Meknès.

Tous ceux-là ont reçu de sa main à la fois la science et la Tariqa. Parmi ceux qui n’ont reçu que la science avec une part abondante de la Connaissance Seigneuriale, il y avait :

– Sidi Ahmed Bannani, le Qadi de Rabat.
– Le savant Mohammed Sanhaji.
– Le savant Chérif Moulay Kamel Amrani.

Tous ceux qui viennent d’être cités et beaucoup d’autres encore, ont été témoins des prodiges et des faits extraordinaires de notre personnage. Parmi ceux qui ont tiré la bénédiction de son assise il y avait le Sultan Moulay Hassan 1er et Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih lui avait octroyé l’autorisation pour pouvoir effectuer un certain nombre de Salat Fatihi.

IX. Ses écrits

Parmi certains de ses écrits il y a un commentaire d’une poésie de Sidi Tidjani ibn Baba sur les épouses du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et ses filles, cet écrit a disparu.

– Il y a aussi un commentaire d’un vers de l’Imam Boussaïri (qu’Allah l’agrée).
– Un écrit sur Salat Fatihi mais il a été perdu de son vivant.
– Il y aussi « Miftah Sa’ad Abadiya… » qui devait être un complément à son livre le « Boughiya… », mais on ne retrouve que l’introduction de ce livre.
– Un écrit s’appelant « Jawab El Kafi » qui est une réponse au savant Sidi Saleh Nifari, Mufti malikite de la Tunisie.
– Il y a aussi la clôture du « Sahih Boukhari » dont il a commenté un chapitre.
–  Il y a le célèbre « Boughiyat El Moustafid » qui est le livre le plus important de la Tariqa après le « Djawahirou-l-Ma’ani » et qui sert de référence incontournable à tous ceux qui après lui ont écrit sur la Tariqa. Il prit comme appui le célèbre poème « Mouniyat el Mourid » (poème métrique sur la connaissance de la Tariqa) de Sidi Ahmed Tijani ibn Baba El ‘Alawi (illustre savant Mauritanien, juriste et éducateur. Il décéda en 1266 H à Médine et fut enterré au Baqi’.)

Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih s’est entretenu un jour avec Ibn Baba sur la méthode qu’il utilisait pour la composition de son « Mouniyat El Mourid » en rapport à la préférence accordée soit aux propos contenus dans le « Djawahirou-l-Ma’ani » de Sidi ‘Ali Harazim, soit dans le « Jama’ » de Sidi Mohamed ibn Mechri. L’auteur du « Mouniyat » lui indiqua qu’il donnait la préférence au propos d’Ibn Mechri du fait qu’il était plus instruit sur le contenu même du « Djawahirou-l-Ma’ani » et du fait aussi que l’auteur du « Djawahirou-l-Ma’ani » était illettré, et Sidi ‘Arbi souscrivit à cela.

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Accès au tombeau de Seidina Ahmed Tijani (r) - Tidjaniya.comOr, à la suite de cette conversation, Sidi ‘Arbi aperçu en rêve Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) assit auprès d’un groupe et tenant dans ses mains le « Djawahirou-l-Ma’ani » à laquelle il incitait jusqu’à ce qu’il dise : « Celui qui peut s’endormir ne serait-ce qu’après avoir lu une ligne, qu’il le fasse. » et il dit : « Vous devez prêter attention à ce livre. »

Quant à l’auteur du « Mouniyat » il vit pour sa part en rêve Sidi ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) qui lui reprocha ses dires en ces termes : « Tu dis à propos de mon livre de mauvaises paroles. » Et il avait une si longue barbe qu’elle était pliée en quatre. À leur rencontre suivante, Cheikh Ibn Baba sourit en apercevant Sidi ‘Arbi et ils évoquèrent leurs rêves mutuels. C’est pour cette raison que l’auteur du « Mouniyat » a écrit en le composant :

« Vous devez prêter attention, ô chers frères aimés,
À ce livre autant que vous vivrez »

À ces écrits, comme nous l’avons déjà mentionné, il faut rajouter ses lettres, ses réponses, ses diplômes en quantité impressionnante et de nombreux poèmes.

Il clamait des vers au sens étendu et profond aussi naturellement que l’on s’exprime pour parler. Une fois, en arrivant humblement devant la porte de la Zaouiya de Fès pour visiter Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il clama quelques vers sans oser pénétrer à l’intérieur dont les premiers vers sont les suivants :

« Je suis venu auprès de votre porte effrayé,
Et je n’ai personne d’autre que vous pour me réfugier… »

Et de là il entendit une voix provenant du tombeau l’autorisant à entrer. Il fit alors face à la tombe et clama de long vers dont les premiers sont les suivants :

« Ô ma joie ! Je suis arrivé devant la porte du généreux à l’hospitalité établie »

X. Les éloges des savants à son sujet

Nous ne reportons ici que quelques exemples parmi les dires des savants :

Il a été dit par « la langue de la Tariqa », l’imam des gens de la loi et de la Vérité, son ami et bien-aimé frère, le grand Connaissant Abou ‘Abdallah Sidi Mohammed ibn Ahmed kensoussi (qu’Allah l’agrée) et cela, après avoir été interrogé au sujet de certains propos mystérieux tenus par le Pôle Sidi ‘Abdallah Ghazwani (qu’Allah l’agrée), il a répondu en disant : « […] mais si Allah t’honore et te comble de bonheur, et qu’Il te rapproche du succès et de la réussite, et qu’Il t’éloigne de l’échec, et qu’Il te saisisse par la main et par le toupet jusqu’à te faire asseoir et rester en la présence de notre maître, source des Réalités, le rayonnement des lumières des secrets et des subtilités, le juriste et savant, l’autorité, la bénédiction, le vertueux Connaissant, la provision de ceux qui viennent et qui partent, Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée), alors ce sera là que tu trouveras la guérison à tes pensées et la réponse à tes demandes, et la disparition de tes maladies, car Allah par Sa Grâce, a mis entre ses mains les clefs des trésors, et Il lui a fait don du déchiffrement des mystères, qu’Allah nous fasse, ainsi qu’à toi, de ceux qui récoltent une grande part des fruits de ses plantations, et de ceux qui seront illuminés de sa lumière. »

Le savant éclairé, Sidi Ahmed Benmoussa Salawi a dit à son sujet : « Il avait une maîtrise parfaite dans l’ensemble des disciplines et particulièrement dans la science du Hadith, la jurisprudence, la langue arabe, la métrique. Quant au Soufisme, il était unique en son temps et son livre « Boughiyat El Moustafid » est ce qui a été écrit de plus clair et de plus convainquant dans ce domaine, comme le témoignent ceux qui étudient les livres des maîtres Soufi. »

Le savant érudit, Sidi Ahmed ibn Qacem Jassous Rabati a dit : « Il était doué d’une compréhension profonde, il était l’un des signes d’Allah -Exalté- dans la mémorisation et l’universalité de ses explications, il comble n’importe quel sujet sans réflexion et sans besoin de s’y arrêter, utilisant le meilleur des sciences de la loi religieuse, et des subtilités de l’éducation, reliant les règles prescrites aux connaissances infuses. »

L’historien de Rabat, Sidi Mohammed ibn ‘Ali Diniya a écrit dans son livre « Majaliss Asbat » : « Il était un savant profondément versé dans les sciences de la raison et de la transcription, cheminant dans la voie des biens guidés, marchant sur la trace des vertueux, illustre dans la rédaction et la maîtrise, orné par les caractéristiques de l’excellence, indulgent, doux, à la belle conduite, digne, reconnaissant, possédant une énorme maîtrise dans les domaines variés et encore plus particulièrement dans le Hadith, le Soufisme, la langue arabe, la métrique, la jurisprudence […] »

Il a dit aussi : « […] En résumé, notre personnage était un grand imam, un savant œuvrant, un Connaissant célèbre, très éloquent dans la rédaction et l’agencement, enrichissant de sa pierre de touche les domaines de l’éducation et des fines subtilités, et quelle pierre de touche !? Il fut l’un des signes éclatants d’Allah, et l’un des océans fertiles des sciences et des connaissances […] »

XI. Son degré et ses prodiges

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Porte d'accès au mosolée de Sidi Arbi Ibn Saih (r) - Tidjaniya.comCertes Allah -Glorifié et Exalté- accorde à ses élus et ses intimes des dons exceptionnels, des prodiges majestueux qui les comblent et ce qui incite les gens à les aimer, à les respecter et à croire en leurs particularités et en leurs valeurs auprès d’Allah. Ces élus héritent de leurs prodiges de la part du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) comme un soutien pour l’excellence de leurs suivis vis-à-vis de lui (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Allah a fourni à Sidi ‘Arbi (qu’Allah l’agrée) un degré et des prodiges qui indiquent la surélévation de sa station et la noblesse de sa valeur auprès d’Allah. Ils sont extrêmement nombreux du fait que cela s’étend à la durée de sa vie jusqu’à après son décès, nous allons juste évoquer certains d’entre eux pour leur importance :

Il fut à la tête du peloton de ceux qui suivent la Sunna Prophétique, y assouvissant son enseignement,  déterminé en s’y réformant ; or les gens de Dieu sont unanimes sur le fait qu’il s’agit bien là du véritable prodige qui est à la tête de tous les autres prodiges, car c’est une preuve de l’amour du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et l’amour particulier conduit à la perfection de la foi comme il est indiqué dans le hadith : « Aucun de vous ne sera un véritable croyant tant qu’il ne m’aime pas plus que ses enfants, ses parents et l’ensemble des gens. »

En conséquence de la caractéristique précédente, il lui fut accordé de voir très souvent le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à l’état de veille comme en songe.

Par cela aussi il a accédé au plus grand rang connu par les Hommes de Dieu et nommé le « Pôle Suprême ». Parmi les caractéristiques de ce degré pour celui qui y accède, il y a le fait que l’essence prophétique ne lui est point dissimulée quel que soit l’endroit où elle se manifeste des cieux à la terre.

Il lui fut accordé aussi l’étendard du Khilafat de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et le degré de l’éducation particulière dans la Tariqa Tidjaniya.

Parmi les causes qui l’ont rendu célèbre également c’est qu’il avait un dévoilement plus éclatant que l’apparition de l’aube, il ne mentionnait aucun évènement sans qu’il ne survienne tout comme il l’avait annoncé et pas une personne ne faisait face à lui sans qu’il ne lui dise ce qu’il avait dans son cœur avant qu’il n’ait le temps d’en parler.

Il possédait aussi un pouvoir de gérance spirituel puissant, à l’efficacité fulgurante et après sa mort cela se multiplia encore plus.

En plus de ce qui vient d’être évoqué précédemment comme dons extraordinaires, il y en avait d’autres qui furent réputés chez lui tels que la bénédiction dans la subsistance, l’exaucement de ses invocations, le repli du temps que ce soit dans l’accomplissement de Dhikr ou la distance parcourue, la guérison des maladies apparentes et cachées, le secours miraculeux aux affligés, et bien d’autres encore.

La visite de sa noble tombe pour Allah -Glorifié et Exalté- fut un terrain plus qu’expérimenté en ce domaine, pas un affligé ne le visita sans qu’Allah ne lui accorde un soulagement, ni un opprimé sans que ne disparaisse l’origine de son oppression, ni un endetté sans qu’Allah ne lui allège sa créance, ni un malade sans qu’Allah ne le guérisse et lui ôte sa maladie, et ainsi quelque soit l’état de celui qui le visite, mais pour Allah, avec une intention sincère et un intérieur pur et non dans le seul but d’une convoitise ; et de son vivant il avait fait allusion à ce prodige qui lui serait accordé après sa mort.

XII. Son décès

Dossiers spéciaux - Sidi 'Arbi Ibn Sa-ih - Mausolée de Sidi Arbi Ibn Saih (r) -Tidjaniya.com Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) continua à apporter profit aux créatures et à s’astreindre courageusement à l’obéissance d’Allah -Glorifié et Exalté- et à sa servitude. Il éduqua les disciples et les orienta sur le droit chemin et la voie parfaite jusqu’à ce qu’il fut rappelé par Son Seigneur et qu’il goûta à la certitude de la mort. Il mourut la nuit du Dimanche 29 Rajab de l’année 1309 H (1891) à vingt-trois heures et il avait environ quatre-vingts ans. Cela survint après une maladiequi dura seize jours où il fut atteint de rétention d’urine. Durant cette période il ne mangeait plus, ni ne buvait, il resta entièrement absorbé dans le Dhikr sans avoir posé un instant son chapelet. On ne constata même pas son état de maladie, car il recevait les gens et les visiteurs jusqu’au dernier jour, d’un air souriant et épanoui, avec amabilité comme à son habitude.

Lorsque le jour se leva et que la nouvelle de sa mort se répandit, les gens de tous les horizons et de toutes les catégories accoururent à son enterrement regroupant ainsi une foule considérable. Ce fut son élève et Qadi de Rabat, le savant Ahmed Bannani Rabati qui dirigea la prière mortuaire ensuite il fut inhumé dans le jardin où il enseignait. Il lui fut consacré des poèmes élogieux par un groupe comptant des poètes, des érudits, des disciples et des amis. Le Chérif Moulay Ahmed Wadghiry Zaliji, responsable de la construction des palais Royales Chérifien lui fit construire une somptueuse coupole au-dessus de sa noble tombe. Les disciples des environs construisirent par la suite, aux environs de 1340 H, la Zaouiya qui se trouve à proximité de son tombeau afin d’y accomplir la prière et les oraisons de la Tariqa Tidjaniya et de diffuser la science.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe