Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (Qu’Allah l’agrée) – Partie 1

1- Ses origines Sidi Hajj Ali Tamacini - dossier spécial - Partie 1 Il fait l’unanimité auprès de l’élite comme du commun parmi les savants de cette Tariqa, que ce personnage parfait fait partie de la noble descendance prophétique purifiée. Les plus grands élus et les saints particuliers en ont témoigné tel Sidi Mohamed el Habib, fils de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Lorsque celui-ci lui écrivait, après lui avoir fait des salutations élogieuses, il le nommait en ces termes : « Sidi Hajj ‘Ali Tamacini el Hassani (c’est-à-dire descendant par Hassan fils de ‘Ali et Fatima – qu’Allah les agrée) ». Ce témoignage de l’aimé, qui reçut la garantie de la Connaissance par le Prophète lui-même (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), est plus que suffisant. Le pieu savant et immense compagnon de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) Sidi Ibrahim Riyahi (qu’Allah l’agrée) a également mentionné son statut de Chérif dans son poème en disant :

Le Sabt de la meilleure créature l’a soutenu

Par une filiation spirituelle et corporelle.

Parmi les éléments qui confirment son statut de Chérif, il y a le fait que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’a placé à la station du Ghaouth (Secours Suprême ou Pôle Suprême) et de la grande Khilafa de la Tidjaniya pendant environ trente années. S’il ne faisait pas fait partie de la noble descendance Prophétique, il n’aurait pas pu assumer ce lourd fardeau pendant une si longue période.

En effet, il est notoire auprès des savants spirituels et des vertueux que celui qui atteint la station de la Grande Qoutbaniya et qui n’est pas d’ascendance chérifienne, il ne pourra assumer cette charge sur une longue durée, car il mourra et quittera ce monde terrestre pour l’au-delà. La raison en est que son corps terrestre ne contient pas le parfum du secret Mohammedien qui est particulier aux gens de sa descendance noble et purifiée et c’est aussi par le biais de ce secret prophétique particulier que nos maîtres les Pôles parmi les descendants du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ont pu atteindre ce que ne peuvent atteindre tous les Pôles qui ne sont pas d’ascendance Chérifienne. C’est donc grâce à cette particularité que notre personnage (qu’Allah l’agrée) a pu durer si longtemps dans la station du Pôle mentionné.

Nous allons mentionner ci-dessous la chaîne généalogique de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) : il est le Wali vertueux Sidi Hajj ‘Ali fils de Hajj ‘Issa fils de Hajj Mahammad fils de Hajj Mohammed fils de Moussa fils de Yahya fils de Isma’il fils de Mohammed fils de Ahmed fils de ‘Ali fils de Mohammed fils de ‘Ali fils de Hasan fils de Qacem connu comme « le semeur » fils de Mohammed fils de Abou-l-Qacem fils de Mohammed fils de Hasan fils de ‘Abdallah fils de Mohammed fils de ‘Arafa fils de Hasan fils de Abou Bakr fils de ‘Ali fils de Hasan fils de Ahmed fils de Isma’il fils de Qacem fils de Mohammed Nafs Zakkiya (à partir de là sa filiation rejoint celle de Seïdina Ahmed Tidjani -qu’Allah sanctifie son précieux secret-) et notre maître Mohammed surnommé « Nafs Zakkiya » est le fils de notre maître ‘Abdallah el Kamil fils de notre maître Hasan Mouthana fils de notre maître le Pôle Hassan Sabt fils de notre maître ‘Ali ibn Abi Taleb et de notre Dame Fatima Zahra, que la paix et l’Agrément d’Allah soient sur leurs âmes pures.

Il a été rapporté qu’une fois Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), lors d’une assise où se trouvait Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée), évoqua le cas de la noble descendance prophétique, à cet instant il lui demanda : « Ô mon maître, suis-je un Chérif ou non ? » Seïdina lui répondit : « Sache que tu fais partie des gens les plus proches du Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : oui tu es bien un Chérif. »

Sidi Hajj Ali Tamacini - dossier spécial - Partie 1

Les ancêtres de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) viennent de la région de Yanbou’ Nakhl au Hijèz, une région qui, à une époque très reculée, était le lieu de résidence de la descendance du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Le prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) avait en effet donné une portion de cette terre à ‘Ali ibn Abi Taleb (qu’Allah l’agrée) et c’est ainsi qu’une partie de sa descendance s’y était installée et qu’elle se perpétua dans cette région. Ensuite, certains d’entre eux se déplacèrent jusqu’au Maghreb et se ramifièrent en plusieurs endroits. Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) fit jaillir par eux le bien et la grâce, de leur noble descendance surgirent des Aouliya, de grand Roi, des savants d’élite. Le premier des ancêtres de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) qui, semble-t-il, quitta la région de Yanbou’ pour le Maghreb fut Sidi Moussa ibn Yahya qui est le trisaïeul de Sidi Hajj Tamacini (qu’Allah l’agrée). Il résida à Bougie, à Tunis et dans le Djérid, mais sans s’y installer, car pour cela il se rendit plus vers le désert, dans un village de Oued Righ, proche de Touggourt. C’est son grand-père, Sidi Mahammad qui vint s’installer à Tamacine où il décéda, laissant ainsi son fils Hajj ‘Issa (le père de notre personnage) prendre la relève.

Sidi Hajj ‘Issa, avant de donner naissance à Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée), était consacré au service du Wali Sidi Touati fils de Sidi Ahmed fils du Wali réputé Sidi Mohammed Sa-ih (qu’Allah les agrée). Ce Wali est l’ancêtre direct (le trisaïeul) du grand compagnon Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée). Sidi Hajj ‘Issa avait un amour sincère et une croyance ferme en son Cheikh, il s’est dévoué à entretenir son jardin de dattiers comme s’il s’agissait de sa propre propriété. Lorsque Sidi Touati constata la véracité de son intention dans son service et la profondeur de sa conviction et de son amour, il l’interpella en lui disant : « Allah va faire surgir de tes reins une lune et mes enfants seront les serviteurs de ton enfant. » La lune est le symbole du Ghaouth par qui Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) fait jaillir Ses lumières et en effet depuis l’époque de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) les descendants du Wali Mohamed Sa-ih Chérif (qu’Allah l’agrée) sont au service de la Zaouiya de Tamacine.

2- Son enfance puis sa rencontre avec Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret)

Dès son enfance, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) fut reconnu par tous comme une personne vertueuse et aimée par Allah et son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Enfant, il aimait déjà s’isoler et se retirer loin des gens au point qu’ils pensèrent qu’il était pris d’état Divin véridique. Parfois ses proches s’inquiétaient de son absence et demandaient à son père de ses nouvelles, il leur répondait : « Ce Majdhoub ! Allez le voir, vous le trouverez auprès des tombes. » Il préférait en effet la compagnie des tombes plutôt que celle des gens, et cela durant toute son enfance. Plus tard, après avoir atteint sa station, il avoua à ce sujet : « Les morts ne cessaient de me parler dans mon enfance, mais aujourd’hui ils ne parlent plus avec moi. » Cela est une preuve montrant que, déjà petit, il avait atteint la sainteté, les prodiges et l’Ouverture comme cela fut rapporté de la part des saints vertueux. L’un d’entre eux avait dit que lorsque Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) passait près des tombes, il entendait leurs salutations à haute voix et lui disant : « Que la paix soit sur toi ô ‘Ali Tamacini » et lui il se sauvait en courant comme tout enfant craintif.

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Quant à sa rencontre avec Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et son entrée au sein de cette noble Tariqa Mohammediya Ahmediya en voici le contexte. Son premier contact avec Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se déroula par l’intermédiaire de Sidi Mohamed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) et selon les circonstances suivantes : Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) confia à ce dernier un dépôt en lui ordonnant de ne le donner qu’à celui qui le lui réclamera. Sidi Mohamed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) se dirigea en premier lieu vers les gens de sa tribu d’origine, car peut-être que celui qui obtiendrait ce bien se trouvait parmi eux, mais ce ne fut pas le cas. Il se dirigea alors vers une autre région, puis vers Tamacine où il fit la rencontre de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) qui sortait de son jardin. Ce dernier le salua et lui proposa de l’héberger pendant son séjour, et à cette fin ils se donnèrent rendez-vous à la mosquée après la prière du ‘Icha. Après ladite prière, ils se dirigèrent vers la demeure de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) et ils dînèrent ensemble. Par la suite, ce dernier réclama le dépôt que lui avait confié le grand Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Sidi Mohammed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée), qui ne l’avait jamais rencontré auparavant, rebuta à le lui donner pensant qu’il ne serait pas apte à supporter un tel secret. Cependant, face à la bienveillance et l’insistance de Sidi Hajj ‘Ali, il sut clairement qu’il était bel et bien celui qui devait recevoir le dépôt, et il le lui donna en disant : « Pas de privation pour celui à qui Allah octroie ». Cela se déroula en l’an 1203 H alors qu’il était âgé de 23 ans.

À cette époque, il était au service d’un vertueux wali parmi les Hommes de Dieu originaire de Tamacine, que l’on nommait Sidi Ahmed Boudarham el Hachani (qu’Allah l’agrée). Puis, lorsque la nouvelle au sujet de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de sa Tariqa se répandit, il ressentit en son cœur un amour envers lui et un fort désir de pouvoir le voir, aussi il demanda la permission à son Cheikh, Sidi Hachani, qui l’autorisa à le quitter pour se rendre auprès de lui. C’est ainsi qu’il prit la route à la rencontre du Cheikh et maître Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Il a été rapporté par l’un de ses proches que Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) a dit : « Ma première rencontre avec Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se déroula au cours de la même année où mourut Sidi Mohamed ibn ‘Arabi Damraoui (qu’Allah l’agrée). » Et ce fut en l’an 1204 H environ neuf ans avant le départ de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour Fès.

Avant cela, il rencontra le compagnon Sidi Mohamed Sassi (qu’Allah l’agrée) avec un groupe de disciples venant de Guemar et en route pour ‘Aïn Madhi, qui fit une halte à proximité de Tamacine. Sidi Hajj ‘Ali fit leur connaissance et se préoccupa d’eux. Il était pauvre à cette époque, il était marié et avait deux enfants. Il leur demanda leur destination et ils lui répondirent : « Nous désirons visiter le grand Wali qui s’appelle Sidi Ahmed Tidjani Chérif. » Il dit : « Je désire moi aussi le visiter et le rencontrer, mais cela ne m’est pas possible cette année. L’année prochaine si Allah le Très Haut le veut, je vous accompagnerai dans votre voyage si vous revenez pour le visiter »

Ensuite il insista pour inviter la caravane malgré son peu de moyens, il rentra chez lui, il égorgea sa chèvre et il moulut le grain de ses mains qu’il passa ensuite à son épouse pour préparer le repas alors que ses deux enfants s’occupaient du feu et l’attisait pour s’empresser de pouvoir inviter la caravane avant qu’elle ne reprenne la route. Lorsque le repas fut prêt il se dirigea vers eux, mais le responsable du groupe, le Wali Sidi Mohamed Sassi (qu’Allah l’agrée), en l’apercevant sut par dévoilement son intention et il dit aux frères : « Ce personnage de Tamacine vous a préparé un repas et il vient vous y convier. » Ils répondirent tous à son invitation avec joie et contentement. Après cela ils repartirent en direction de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et profitèrent de son assise bénie.

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Sur le chemin du retour ils repassèrent vers Tamacine et le responsable du groupe leur dit : « Ô vous les gens ! Cet homme de Tamacine qui vous avait convié à l’aller, il est le détenteur des grandes particularités. Vous avez vu lors de cette invitation comment il vous a accueilli avec une aspiration élevée, lui, son épouse ainsi que ses enfants, avec joie et contentement, alors qu’il vit dans une situation mondaine étroite. Vous vous devez de rassembler de quoi le récompenser pour tout le bien et la bienfaisance dont il a fait preuve envers nous. Et dorénavant, faites de sa demeure un lieu d’escale dans votre voyage en allant visiter ce Wali parfait (Seïdina Ahmed Tidjani) où vous étiez et aussi lors de votre retour. » Ils rassemblèrent tout ce qu’ils avaient comme nourriture, laine et autres présents avec facilité et se rendirent auprès de lui et les lui offrirent. Depuis cet évènement en effet, la maison de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) devint un lieu d’escale béni et noble pour tous ceux de cette région qui partaient en visite à ‘Aïn Madhi.

L’année suivante, il attendit le groupe de la ville de Guemar qui devait se rendre auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour l’Aïd-el-Adha et il les accompagna. Lorsqu’ils arrivèrent auprès de Seïdina, Sidi Hajj ‘Ali se colla à son épaule et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le recouvrit d’une partie de son vêtement tout en le faisant asseoir à ses côtés alors que le reste du groupe se trouvait à une certaine distance de lui. Ce fut, comme vu précédemment, en l’an 1204 de l’Hégire. L’amour pour Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’empara entièrement de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée), au point qu’il se sentait incapable de retourner chez lui en laissant son maître, et lorsque ses compagnons de voyage lui rappelèrent sa famille et ses enfants en bas âge, il répondit : « Ils sont sous sa surveillance et il est au courant de leur situation ».

Il tint compagnie à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de longues années ne se rendant à Tamacine que comme un invité à la période de la récolte des dattes, puis il retournait auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) cela jusqu’au moment où il a atteint la station qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) avait choisie pour lui. À de nombreuses reprises, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’informa par la permission d’Allah de sa station particulière.

Une fois alors qu’il était assis auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en compagnie des plus grandes élites d’entre ses compagnons, et cela après la récitation de la Hadra du vendredi (Heîlala), un homme parmi les compagnons se leva par la permission et l’ordre de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et il cria fortement ces mots : « N’est-ce pas que cette époque appartient à Allah et à Son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ainsi qu’à Ahmed Tidjani et au Khalife ‘Ali » Sidi ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) ajouta rapidement : « ‘Ali Harazim » et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se tut. Ensuite la personne répéta les mêmes propos et Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) répéta lui aussi les siens. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se tourna alors vers lui, tandis qu’il se trouvait à une certaine distance, et lui jeta son chapelet (Soubha) en disant d’un ton réprobateur : « Allah et Son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) disent : « ‘Ali Tamacini » et toi tu dis « ‘Ali Harazim » »  Depuis ce jour Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) conserva sa Soubha et elle se trouve toujours préservée dans la Zaouiya de Tamacine avec la cane de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et d’autre chose encore lui appartenant. Cet évènement s’est déroulé après le décès de Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée).

Puis Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui ordonna de retourner à Tamacine en lui disant : « Lorsque tu retourneras en paix à Tamacine, affaire-toi à élargir ta maison et prépare-toi un endroit pour la prière et le Dhikr. Consacre aussi des endroits pour la réception des visiteurs et multiplie la construction de bâtiments, car certes tu vas atteindre un objectif jusqu’au point où les gens vont venir te visiter de toutes les contrées, et ne craint point du Détenteur du Trône qu’Il ne restreigne, cherche l’aide d’Allah en cela ». Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) quant à lui, s’exila avec sa famille jusqu’à Fès en compagnie de Sidi ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) en passant par le village de Figuig.

3- Sidi Hajj ‘Ali Harazim et Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah les agrée)

Il est reconnu par tous, chez le commun comme chez l’élite parmi les gens de la voie, que Sidi Hajj ‘Ali Tamacini n’a jamais rencontré Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah les agrée) en ce monde. Et pourtant les occasions et les assises pour qu’ils se croisent et se rencontrent étaient multiples, car Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) se rendit de nombreuses fois à Fès pour visiter son maître (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

En fait, lorsque Sidi ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) quittait sa ville dans l’intention de visiter Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), celui-ci, grâce à son dévoilement, le savait et le suivait. Dès qu’il approchait, il faisait appeler son compagnon immense Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) et lui ordonnait de partir vers un autre lieu qu’il lui désignait en lui confiant une affaire à régler. Ensuite il accueillait Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) à son arrivée et il s’occupait de lui. Celui-ci profitait de la vue bénie de son Cheikh, se délectant de ses propos, et ce, jusqu’à ce que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) voyait par son dévoilement que Sidi ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) avait fini sa mission et s’apprêtait à revenir. Alors il ordonnait à son compagnon de Tamacine de reprendre la route pour chez lui. Dès qu’il était parti, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) accueillait son khalife Sidi Harazim (qu’Allah l’agrée) et ainsi, jamais ils ne purent se rencontrer. Il en fut ainsi jusqu’au départ de Sidi Hajj ‘Ali Harazim pour le Hijèz et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) n’a jamais révélé le secret spirituel qui empêchait que ces deux compagnons particuliers puissent se rassembler dans un même lieu de leur vivant.

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Cependant, bien qu’il soit impossible pour eux de se rencontrer, chacun d’eux aimait et respectait énormément l’autre et ils s’envoyaient mutuellement leurs salutations fraternelles. À ce propos une fois l’un des nobles frères de Fès voulut se rendre à Tamacine à l’époque de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), et en voulant sortir de Fès il rencontra Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) qui l’accompagna jusqu’à la sortie de la ville afin de lui faire ses adieux. Pendant leur trajet commun il lui évoqua la grâce parfaite qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a octroyée à leur imam, le Pôle Caché, et les particularités suprêmes dont Il l’a honoré (qu’Allah sanctifie son précieux secret), puis la personne, en regardant par terre vit le sol se déplacer à une incroyable vitesse sous leurs pieds. Et alors qu’ils n’avaient quitté les enceintes de la ville de Fès que depuis peu, voilà que devant eux surgissait Tamacine. L’homme demanda à Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) : « Où sommes-nous à l’instant ? » Il lui répondit : « Toi tu es à présent à Tamacine. » Ensuite il lui fit ses adieux et lui demanda : « Transmets mes salutations à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini » et il disparut. La distance qui sépare Fès de Tamacine par le désert est d’environ un mois de voyage.

Il a été dit par le descendant de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) au sujet de l’héritage que son arrière-grand-père reçu de Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) à son décès : « Lorsque l’immense Khalife Cheikh Sidi Hajj ‘Ali Harazim fut saisi par Allah et qu’il a rejoint la demeure de l’au-delà, c’est Sidi Hajj ‘Ali Tamacini qui prit sa station. » Cela fait référence à l’une des plus importantes vertus que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit de lui : « Il ne parviendra rien de moi sauf par l’intermédiaire de Sidi Hajj ‘Ali Harazim ».

4- Le témoignage de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) envers lui.

Il fait l’unanimité au sein de ceux qui ont vécu au côté du Pôle Parfait et Caché Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) que ce dernier aimait Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) d’un amour complet. Il le respectait, l’honorait et parlait de son rang particulier auprès des autres élites d’entre ses compagnons (qu’Allah les agrée). D’ailleurs lorsque Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) prenait la route pour visiter Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ce dernier prévenait ses particuliers parmi les proches pour les préparer avant son arrivée. Puis lorsque le groupe de voyageurs approchait de leur destination, alors Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui-même sortait l’accueillir avec l’élite de ses compagnons jusqu’à l’extérieur de la ville.

Parmi les marques de respect qu’il lui témoigna en présence de ses compagnons, c’est qu’il le faisait diriger la prière à la Zaouiya lorsqu’il était présent, et ce, malgré le grand nombre de savants et de vertueux parmi ses compagnons. Ce fut parmi les évènements où Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) témoigna de son Ouverture. En effet, Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) avait une prononciation caractéristique des gens de sa région, en récitant la Fatiha il prononçait le ض (Dad) en د (dal), ainsi au lieu de prononcer « …wa la Dallin. » il prononça : « …wa la dallin » et pour cette raison, après la prière, quelqu’un demanda à Seïdina si elle était valide selon la loi (Chari’a) et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui répondit : « Cet homme a le Fath (l’Ouverture spirituelle) et la prière derrière quelqu’un qui a le Fath est acceptée ». Cela est une attestation suffisante de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui met l’accent sur la grande valeur de notre personnage.

Concernant la réponse de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur la prière derrière celui qui a le Fath, il est rapporté par le maître Abou-l-Qacem Qoucheïri dans son épitre célèbre au sujet d’un récit de Sidi Hasan Basri (qu’Allah les agrée) qui a dit : « Un maître entra à la mosquée pour accomplir la prière du Maghreb or il constata que l’imam était un non-arabe et il n’a pas voulu prier derrière lui. En effet il craignit qu’il ne fasse des fautes de prononciation en raison de son accent étranger, cependant il vit en rêve au cours de cette nuit-là quelqu’un qui lui dit : « Pourquoi n’as-tu pas prié derrière lui ? Sache que si tu avais prié derrière lui alors tous tes péchés passés auraient été pardonnés. »

Il est rapporté dans le livre Nouzhat el ‘Ouyoun le récit de juristes qui partirent visiter un vertueux. Lorsqu’ils prièrent derrière lui, ils constatèrent qu’il faisait des fautes de prononciation dans sa récitation et leur opinion à son sujet s’altéra. La nuit tombée ils s’endormirent et chacun d’entre eux, au cours de cette nuit-là, se leva en état de souillure majeure. Ils sortirent alors au point du jour afin d’accomplir leurs grandes ablutions, accrochèrent leurs vêtements près d’un point d’eau et y plongèrent. À ce moment-là, un lion s’approcha et s’installa sur leurs vêtements. Paralysés de frayeur, ils souffrirent énormément à cause de l’intensité du froid, puis l’homme vertueux arriva et tira les oreilles du lion en lui reprochant : « Ne t’ai-je pas dit de ne pas te mettre en travers de la route de mes invités ?! » et le lion s’en alla. Ensuite le saint homme leur dit : « Vous vous êtes préoccupés de vous arranger extérieurement, mais vous avez peur du lion, quant à nous on s’est préoccupés de nous arranger intérieurement et c’est le lion qui a peur de nous. »

Le Connaissant et Cheikh Abdelwahhab Cha’rani (qu’Allah l’agrée) a dit : « Fais bien attention de ne pas critiquer les Saints (Aouliya) si tu entends des défauts de prononciation dans la récitation du Qoran et des Hadith, car en réalité ce ne sont pas eux qui prononcent mal, mais c’est ton écoute qui entend mal. »

Une fois le Mouqadem béni, le Chérif majestueux, le serviteur de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), Sidi Taïeb Ibn Mohamed Sefiani (qu’Allah l’agrée), qui s’occupait des dépenses de la maison et des besoins, fut interrogé au sujet d’une servante qui était malade, il lui demanda : « Lui avez-vous acheté un médicament ? » Il lui répondit : « Nous lui avons acheté quelques médicaments, mais ils n’eurent aucun effet sur elle. Peut-être faudrait-il mieux lui faire la Roqiyya » Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit alors : « Qui pourrait le lui faire ? » Et il ajouta : « Je ne vois pour cela que Sidi Hajj Tamacini, s’il est présent ». Sidi Taïeb (qu’Allah l’agrée) lui dit : « J‘aurais voulu que tu me l’autorises, ô Mon maître ! Car tu ne l’autorises qu’à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini ». Il n’accepta pas et répéta sans cesse : « Et qui est comme Sidi Hajj ‘Ali, ô Untel ! » Et il le blâma en le répétant sans arrêt jusqu’à ce qu’il eut préféré ne jamais l’avoir dit.

Un jour aussi Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) remarqua une fine convoitise de certains de ses grands compagnons par rapport à la station de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), en raison de l’honneur et de la valeur particulière que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui accordait et de la préséance qu’il lui octroyait vis-à-vis de tout autre. Il y remédia en déclarant : « Un seul poil de la jambe de ‘Ali Tamacini vaut plus que la valeur de quarante Wali. »

Dans le même domaine une fois Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) était assis devant la tente de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lors de sa première venue tandis que Seïdina se trouvait à l’intérieur. Une femme se présenta avec du lait pour l’offrir à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et elle trouva Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) qu’elle prit pour un portier. Elle l’interpella en ces termes : « Ô serviteur ! » et il répondit avec empressement : « Oui ! Oui ! », Seïdina entendit sa réponse et en s’adressant à elle, il dit : « Ô unetelle, il n’est pas un serviteur, mais c’est un Chérif. » Ensuite il se tourna vers Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) en lui disant d’un ton réprobateur, mais doux : « Sache que tu détiens une certaine station auprès d’Allah le Très Haut, quelle est donc cette halte où tu veux installer ta propre personne. Veux-tu par cela t’emparer de mon secret alors que je suis encore vivant ?! »

Une autre fois encore Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) marchait en compagnie d’un groupe majestueux d’entre ses compagnons et Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) les accompagnait. Il se trouvait cependant complètement à l’arrière, car il aimait être ignoré et ne pas s’exposer lorsqu’il était en présence de son maître. Subitement Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut pris d’un état Divin et il se mit à l’appeler de sa plus haute voix. Alors qu’il se trouvait tout à l’arrière, Sidi Hajj ‘Ali se précipita vers lui et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se tourna vers ses compagnons puis il leur dit : « Ma situation et la situation de celui-ci – en le désignant du doigt – est comme l’état d’un homme qui a vécu longtemps en demandant à Allah le Très haut de lui donner un enfant. Puis lorsqu’il devint trop âgé, il désespéra d’avoir cet enfant, à ce moment-là souffla la Miséricorde de Son Seigneur Généreux qui lui donna l’enfant qu’il désirait tant et qu’il demandait à Son Maître. Telle est ma situation et celle de Sidi Hajj ‘Ali. » Par cela il fit allusion à la station de la Qotbaniya qu’il héritera après lui.

Parmi les marques d’honneur que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui octroyait, il y a le fait que lorsque Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) venait le visiter à Fès avec un groupe d’hommes, il le prenait secrètement dans sa pièce de retraite tout le long de la durée de son séjour sans en informer quiconque. Lorsque certains compagnons particuliers lui en demandèrent la raison, il répondit par allusion spirituelle que ne comprenait que celui qui l’a goûté : « Je l’ai retenu près de moi pour régler avec lui des affaires m’appartenant et qui sont sous sa responsabilité. »

Tel est un aperçu du témoignage et de l’attention du Pôle Caché (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à l’égard de son compagnon particulier Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée). L’élite de l’élite, parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), montrait aussi de nombreux égards et de marques de respect envers lui. Ainsi Sidi Mohamed ibn Mechri le respectait énormément et lui donnait la préséance à lui-même dans toutes les situations. Sidi Mahmoud Tounsi en faisait de même et ces deux valeureux compagnons (qu’Allah les agrée) sont parmi les plus anciens et les premiers devanciers en la compagnie de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Il a été rapporté que à l’approche du décès du Connaissant parfait et saint accompli Sidi Abdelqader Bouti Sa-ihi (qu’Allah l’agrée), on lui demanda : « A qui remets-tu tes enfants ? » et le terme « enfant » désigne ici sa station spirituelle, il répondit : « Je les remets à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini. » Ce noble personnage faisait partie de l’élite de l’élite et de ceux qui furent aux côtés de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) parmi les premiers devanciers. Il fut d’une valeur immense dans la sainteté, reconnu auprès de tous les membres de la tribu des Chourafa de Bani Sa-ih résidant dans le désert. Il décéda avant que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne s’installe définitivement à Fès.

De nombreux autres élites et saints, dont ceux de la région de Oued Righ et Oued Souf, témoignèrent de l’élévation du degré de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) tel le Wali enraciné Sidi Mohamed Sassi el Guemari, ainsi que le Wali véridique et parfait Sidi Ahmed ibn Souleïman enterré à Taghzout dans le Souf, tout comme le Connaissant pieux Sidi Tahar ibn Abdelsadaq enterré à Tozeur, et le Wali au grand pouvoir de gérance Sidi ‘Ali ibn Hanich. Ces trois nobles précédents personnages ont pris directement du grand Imam, Sidi Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), dès l’apparition de ses premières lumières.

Il y a aussi le détenteur de l’Ouverture rayonnante authentique Sidi Hajj Ahmed ibn Khalid enterré à Kouinine, dans la région de Souf, qui faisait partie aussi des devanciers, ainsi que le pieu Wali enraciné dans la compassion Sidi ‘Abdallah Badah enterré à Guemar, et encore d’autres témoins parmi l’élite des compagnons de la Hadra Ahmadiya, et les personnes citées précédemment sont enracinés dans une Sainteté établie auprès du commun et de l’élite sans aucune divergence.

Le Wali Seigneurial, détenteur des prodiges nombreux, l’un des grands Connaissants de l’enceinte sacrée Ahmedienne, Abou Hafs Sidi ‘Omar ibn Kachkach Turki Qasantini (qu’Allah l’agrée) qualifiait notre maître Tamacini de « Lion du désert ». Ce noble personnage, Sidi ‘Omar, fait partie des anciens dans la Tariqa qui compte parmi ses prodiges le fait qu’il assistait tous les jours à la Wadhifa de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à Fès tout en étant à la Wadhifa de sa ville avec les frères à Constantine, matin et soir. Il a assisté au décès de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), avec ceux des hommes du monde des mystères, et le jour même il retourna à Constantine puis informa les frères du décès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

5- Le prodige du « pas » et les récits des rafles de dattes.

Le wali et Connaissant Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) a relaté à ce sujet :

Dans ce qui est largement reconnu sur ce personnage (c’est-à-dire Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée)), il y a qu’après l’installation de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans la ville de Fès, il venait le visiter par le prodige ″du pas″ (c’est-à-dire qu’avec un pas il se déplaçait dans l’endroit souhaité). Mais, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui défendit d’agir de la sorte en lui disant : « Si tu es venu me voir pour Allah, tu dois venir en agissant tel le commun des gens avec des chaussures, une canne et une escorte, tu goûtes à tout ce que ressentent les autres comme soif, fatigue et peur ». En fait il a accompli ce prodige à plusieurs reprises, mais cette fois-là Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) l’a réprimandé peut-être dans le sens où il ne doit pas accomplir cela devant les gens, et Allah est le plus savant.

Dans ce domaine aussi, à l’époque où Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) était occupé par la construction de sa Zaouiya Bénie à Fès, il vint par ce prodige travailler lui-même à la construction avec les ouvriers, comme s’il était l’un d’eux, ensuite il retournait dans son pays de la même façon. Il y a également le récit entre lui et le compagnon particulier Sidi Mahmoud Tounsi (qu’Allah l’agrée). En effet, une année Sidi Mahmoud Tounsi (qu’Allah l’agrée) voyagea en direction de Tunis en passant par le désert de Tamacine. Or un groupe de cette région vint lui piller certaines de ses provisions, il se mit en colère contre eux et il partit rejoindre Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) par le prodige du pas afin de se plaindre d’eux.

Au même moment, Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) eut vent de l’affaire. Il savait que Sidi Mahmoud était parti avec ce prodige pour voir Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il fut pris de pitié pour les gens de sa région et il craignit que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) n’invoque à leur encontre, sachant alors qu’ils seraient alors entièrement perdus tandis que lui-même était l’un des leurs. Aussi utilisa-t-il le même prodige que son compagnon pour implorer l’agrément de son maître (qu’Allah sanctifie son précieux secret) envers les gens de son peuple et avant que ne s’abatte son invocation contre eux. Or par le Décret d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) il parvint auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avant Sidi Mahmoud. Il lui dit : « Ô mon maître, certaines gens de ma contrée ont pillé des provisions à Sidi Mahmoud et il arrive pour se plaindre d’eux auprès de toi. Or si tu invoques contre eux alors ma demeure n’aura plus d’influence, car ils sont l’emblème de ma maison et sa fortification. » Suite à cela Sidi Mahmoud (qu’Allah l’agrée) arriva, il était en colère et furieux contre ceux de Tamacine qui avaient été malveillant à son égard. Lorsque Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le vit, il lui dit : « Tu as été devancé par ‘Oukacha. »

Il y a un arbre dans la terre bénie de ‘Aïn Madhi qui est connu comme étant l’endroit où Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) se posait quand il venait en volant de Tamacine. Ensuite il entrait à pied à ‘Aïn Madhi pour faire la visite de ce noble endroit. Après cela il s’envolait de nouveau et se rendait à Fès pour la visite du grand maître Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Le petit fils de Sidi Hajj ‘Ali (qu’Allah l’agrée) a dit : « Les gens de ‘Aïn Madhi le surnommaient « l’oiseau » ». Parfois aussi, lorsque son désir de voir Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) devenait trop fort, il levait la tête légèrement, et bien qu’il soit dans sa Zaouiya à Tamacine avec les frères, il voyait alors Seïdina qui se trouvait à Fès. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le voyait aussi et il disait à celui qui se trouvait en sa compagnie à ce moment-là parmi l’élite : « Sidi Hajj ‘Ali a vraiment un long cou ! Regarde-le, regarde comment il prend de mes nouvelles. »

De même, il a été rapporté par l’un des vertueux Chouyoukh originaire du désert : « Une fois Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se trouvait chez lui à Fès auprès des membres de sa famille, et il y avait là une lucarne. Et voilà que la tête de Sidi Hajj ‘Ali s’y dressa, contemplant Seïdina, il le salua ainsi que les membres de sa famille. Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) leva la tête vers lui et se mit à rire abondamment tout en lui disant : « Tu en as encore après moi ô Tamacini jusqu’à venir me voir alors que je me trouve avec ma famille et mes épouses. » Ensuite sa tête disparut et l’une des servantes demanda à Seïdina : « Ô mon maître, qui était-ce ? » Il dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « C’était ‘Ali Tamacini et il se trouve en ce moment même à Tamacine, mais Allah lui a accordé cela. » »

Sidi Hajj Ali Tamacini - dossier spécial - Partie 1Quant au récit de la rafle de datte, ce prodige fut célèbre et entre dans la catégorie du raccourcissement miraculeux de la terre qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) opère pour certains de ses Alliés, au point que la distance qui séparait Tamacine (en Algérie) de Fès (au Maroc) ne fut pas plus que celle d’une coudée. Depuis cet évènement miraculeux, les disciples de Fès disaient, lorsqu’ils voyaient arriver Sidi Hajj ‘Ali Tamacini, et ce du vivant de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Tiens voici venu l’homme à la rafle. » Un jour Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dirigeait la prière du ‘Asr devant un groupe d’environ huit de ses compagnons. Quand ils eurent fini l’office et qu’il leur fit face, ils constatèrent la présence d’une rafle de dattes. Ils ont alors regardé Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), stupéfait de l’apparition soudaine et miraculeuse de ces dattes. Devant leur état de stupéfaction, il leur dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Cela est l’acte de tel homme » et l’a qualifié de pitre ou quelque chose de ce genre tout en le nommant. Par la suite, quand Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) rencontra Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), il lui évoqua l’évènement et lui demanda : « Qu’est-ce qui t’a poussé à faire cela ? » Il répondit : « Ô mon maître ! Excusez-moi, j’étais à ce moment-là dans mon champ, les ouvriers étaient en train de cueillir des dattes puis voilà que j’ai vu cette tige, elle me plut et j’ai eu envie qu’elle vous parvienne dans le même état. Ceci m’a poussé à la jeter et à prononcer des paroles secrètes pour qu’elle descende entre vos mains » Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le réprimanda pour cela, et lui défendit de refaire des choses semblables.

Il a été rapporté par l’une des filles de Sidi Mohamed el Habib (qu’Allah l’agrée) fils de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « La cause cachée de l’envoi de la rafle auprès de Cheikh c’est qu’il y avait dans la demeure de Cheikh une personne qui avait des envies liées à la grossesse et elle désirait des dattes. Sidi Hajj ‘Ali fut informé de son état depuis sa terre par dévoilement, et il envoya cette rafle de Tamacine pour elle, telle en fut la cause. » Tel est le récit du prodige de la rafle de datte qui est répandu, mais en fait il y eut un autre prodige similaire qui se produisit avec de nombreuses rafles de dattes.

Sidi Hajj Ali Tamacini - dossier spécial - Partie 1

Un jour l’une des servantes de Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) désira en elle-même des dattes alors qu’elle se trouvait au sein de la demeure de Seïdina à Fès. Après avoir eu cette envie, elle entra dans l’une des pièces de la maison et elle fut surprise de voir de nombreuses et imposantes rafles de dattes sans savoir d’où elles provenaient. Elle alla en informer Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui lui dit : « À quoi pensais-tu à ce moment-là ? » Elle répondit : « À des dattes. » Il lui avoua alors : « Sache que c’est l’œuvre de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini » or à cette époque il se trouvait à Tamacine. Plus tard lorsque Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le rencontra il lui rappela cet évènement en lui demandant : « Qu’est-ce qui t’a poussé à agir de la sorte ? » Il dit : « Ô mon maître, notre Dame a eu envie de dattes, ne devais-je donc pas lui en faire parvenir ? »

Allah est le plus savant, mais il est possible que la Dame mentionnée dans ces deux récits soit en fait la mère de Sidi Mohamed el Habib (qu’Allah l’agrée) au moment où elle était enceinte de lui. La pieuse Dame Moubaraka fut en effet une servante que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a affranchie et épousée.

“Extraits tirés et traduits en grande partie du livre “Ghara-ib el Barahine fi manaqib Sahib Tamacine” du savant Sidi Mahmoud ibn Matmatiya (qu’Allah l’agrée)”

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe