Diriger la prière devant des frères de confession Hanafi

Assalâmou ‘alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouhou.

Priant habituellement dans une mosquée dirigée par des frères turcs, et actuellement en l’absence d’imam régulier pour quelques temps, il m’arrive au vu du peu de fidèles présents lors de certaines prières (‘Asr en l’occurrence) d’être contraint par mes frères à diriger l’office obligatoire.

Ayant changé mes habitudes corporelles depuis peu (mains le long du corps, posé des mains lors de la prosternation, …) afin de suivre au mieux l’école Malékite, certains frères m’ont posé la question du suivi des gestes d’un imam de confession Malékite par le ma-moum de confession Hanafi.

Je vous reporte donc ici cette question afin de leur apporter la meilleure réponse.

Votre frère en Allah AbdelMohyi

REPONSE :

(Réponse de l’imam prêcheur cheikh sidi Mohamed Elhadi LITIM, qu’ALLAH le préserve)

Au Nom d’ALLAH le Tout Miséricordieux, louange à Allah et que la prière et le salut soient sur le Messager d’Allah, ensuite :

Wa ‘Alaïkoum assalam wa RahmatouALLAH wa Barakatouhou.


La prière est permise derrière quelqu’un qui adopte certaines divergences secondaires dans les branches de jurisprudence, comme par exemple la prière d’une personne suivant l’école hanafite derrière un malikite ou une autre personne appartenant aux autres écoles des droits sunnites connus, car les compagnons du Prophète (paix et salut sur lui) et les générations qui l’ont suivi n’ont cessé de prier les uns derrière les autres en dépit des divergences secondaires qui existaient entre eux dans les branches. Ceci a obtenu le statut de consensus.

Il n’est pas obligatoire à celui qui prie derrière un imam de le suivre dans tous les mouvements ou postures qui ne font pas partie des obligations de la prière. L’obligation c’est de le suivre dans les actes canoniques comme takbirat al ihram, l’inclinaison, la prosternation…
Quand aux différentes façons de positionner les mains dans la prière ou les mouvements de l’index pendant tachahoud , ceci fait partie des branches secondaires soumises à la divergence.

Il est mentionné dans « Charh moukhtasar Khalil » :

Il est permis de suivre celui qui diverge dans les branches, comme par exemple la prière d’un malikite derrière un chafi’ite ou autre, et ceci même si celui qui prie derrière le voit en train de faire quelque chose qui n’est pas dans son rite (madhab).
 
Et Allah est plus savant.

Wa Salam ‘Alaïkoum wa Rahmatou ALLAH wa Barakatouhou