Question-réponse 64

Est-ce que le fait de recevoir l’autorisation dans la tariqa par internet est possible et valide ? Certains affirment que non.

REPONSE

Cette affirmation quant à l’impossibilité de recevoir l’autorisation par le biais de la technologie d’internet n’a pas de fondement. Cette position excessive est plus due à une appréhension devant une technologie qui semble étrangère aux habitudes traditionnelles, qu’à l’appui sur des faits et des arguments établis au sein de la Tariqa.

À une certaine époque, une controverse était née dans des pays musulmans au sujet du télégraphe et de sa validité dans son utilisation pour l’annonce du début de Ramadan. À ce sujet l’érudit et Connaissant El Hadj Malick Sy (qu’Allah l’agrée) avait commenté dans « Kifayat Ar-Raghibin » : « Il est paradoxal que certains qui se targuent de connaitre, récusent l’utilisation de la ligne appelée télégraphe pour annoncer le début du Ramadan. Pour moi il est plus sûr que le feu ou le coup de feu (approuvé et utilisé pour cette annonce dans certains pays) […] »

Nous sommes dans l’ère de la communication et l’internet est un outil et un moyen de communication phénoménal permettant de contacter, d’informer, d’apprendre et d’enseigner à travers le monde. Par cette cause de nombreuses personnes se trouvant dans des pays éloignés ont désormais l’opportunité d’avoir accès à la connaissance de cette noble voie prophétique et de s’y affilier. Le fait d’utiliser cet outil pour transmettre la Tariqa n’influe en rien sur la validité de la transmission.

En effet il faut savoir que la validité de la transmission, telle que l’a mentionné l’éminent savant Sidi Mohamed el Hafidh Tidjani el Misri (qu’Allah l’agrée) dans « Qasd Sabil », dépend de deux critères au sein de notre voie :

– « Authenticité du transmetteur et de la chaîne de transmission de chaque maillon jusqu’à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

– Validité du postulant : Ce doit être un musulman, à la croyance authentique, affranchi de toutes autres voies et de toutes autres oraisons, étant déterminé à être au sein de cette Tariqa toute sa vie, acceptant les conditions qui lui sont lues et expliquées. »

Ainsi on constate qu’il n’est nullement mentionné la nécessité de transmettre de main à main pour valider la transmission, l’important étant que le prétendant où qu’il se trouve dans le monde, confirme avoir pris connaissance des conditions d’affiliations et s’engagent sur cela. Puis c’est au Mouqadem de la lui transmettre par son intention, or cela peut se faire par internet où l’on peut même se voir et se parler.

Il est notoire dans la Tariqa que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a transmis l’autorisation de maintes fois sans jamais avoir rencontré les prétendants, mais par le biais de courrier et même parfois sans le support d’écrit, et ses compagnons ont fait de même.

L’illustre Qadi et maître Sidi Ahmed Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) a répondu à ce sujet : « […] certes Cheikh envoyait des courriers à ceux qui lui demandaient l’autorisation pour la Tariqa et il leur transmettait ainsi, et il n’a rencontré que très peu de ses compagnons d’entre ceux à qui il a écrit qui ont voyagé vers lui. À certains d’entre eux, il a même octroyé l’autorisation sans aucun écrit […] »

Il a dit encore : « Il ne fait aucun doute que celui qui a pris la Tariqa par un écrit est similaire à celui qui l’a pris directement de main à main, que ce soit pour l’acquisition du mérite de la voie, comme pour leur ralliement au sein du groupe des disciples par le commun et l’élite. Il n’y a aucune différence entre celui qui a pris par la rencontre directe d’un Mouqadem et celui qui a pris de ce même Mouqadem par le biais d’un courrier […] »

Le Pôle Sidi Hajj Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) a transmis une autorisation au grand Wali Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) par courrier sans jamais l’avoir rencontré, et ces deux nobles personnages sont des références incontournables dans la compréhension de la réalité de cette voie prophétique.

Ainsi le comportement de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de ses grands compagnons en la matière est un argument suffisant pour légitimer cette pratique. Le fait que cela se fasse par courrier ou par courrier électronique revient à la même chose, car ils ne sont et restent que des outils pour l’acheminement de l’information.

Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe