Question-réponse 39

Je voudrais savoir comment me procurer la traduction en français du livre Djawahirou Ma’ani, car je ne lis pas l’arabe ?

REPONSE

Concernant votre question au sujet de l’ouvrage Djawahirou-l-Ma’ani, malheureusement il n’existe pas à l’heure actuelle de traduction française* et pour information, si cela était traduit intégralement, cela représenterait environ 6 tomes. Cependant, nous faisons notre possible pour rendre accessibles quelques passages de ce précieux livre en français et nous les ajouterons au fur et à mesure sur le site. Aussi, nous allons vous donner un aperçu général sur ce noble ouvrage en espérant compenser un peu votre déception.

Ce livre, dont le titre complet est « Djawahirou-l-Ma’ani wa Boulough al Amani fi Faydhi Sidi Abou-l-‘Abbas Tidjani » (L’essence des compréhensions et l’aboutissement des espérances par l’effusion de Sidi Abou-l-‘Abbas Tidjani), est le rassemblement en plusieurs sections des dires, explications, conseils et informations sur Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Tout ce qu’il contient ne provient pas mot à mot de Seïdina, mais la plupart des propos en rapportent le sens, car Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ne l’a point écrit de sa main. En effet, certains propos ont été copiés directement en l’écoutant tandis que d’autres proviennent de ce que les autres compagnons ont rapporté. C’est Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) qui se chargea de tout rassembler et de l’organiser en un seul ouvrage. Ce noble livre est ainsi un concentré de sciences subtiles et immenses qui traitent aussi bien du dogme, de l’exégèse, du Hadith, de la jurisprudence, du Soufisme, de l’éducation ainsi que d’autres disciplines qui ne cessent d’abreuver ceux qui s’en délectent.

Il est départagé en cinq chapitres :

Le premier concerne le parcours historique et spirituel de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ainsi que l’évocation de ses qualités, de ses oraisons…Cela fut écrit par Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) qui n’avait aucune instruction littéraire et, de ce fait, pour son introduction ainsi que certains passages de ce chapitre il s’est inspiré d’un livre nommé El Maqsadou el Ahmedi“. D’ailleurs, c’est pour cette raison que certains détracteurs ont essayé de faire croire que Djawahirou-l-Ma’ani n’est que le plagiat total de cet autre livre, ce qui est entièrement faux. Ce n’est qu’une partie de ce chapitre ainsi que le tissage des sections qui servirent de modèle à Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée). Lorsqu’on interrogea Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) sur ce sujet, il répondit : « Ce qui est important et désiré dans une orange c’est sa chair et non sa peau ». Il voulait dire que ce qui est recherché dans le Djawahirou-l-Ma’ani c’est les propos, les conseils, les explications, les lettres de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), car c’est sur cela qu’est basé la Tariqa et non pas sur l’introduction du livre ou la seule description de ses vertus ou encore le tissage des sections.

Quant au reste des chapitres ce sont :

* Le chapitre sur le commentaire exotérique et ésotérique de certains versets Qoranique, quelques exemples :

Commentaire du verset : « Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera » (Sourate 03 La famille D’Imran, verset 31)

– Commentaire du verset : « Et qui est meilleur en religion que celui qui soumet à Allah son être […] » (Sourate 04 Les femmes, verset 125)

– Commentaire du verset : « Et fuyez donc vers Allah, moi je suis pour vous de sa part un avertisseur évident. » (Sourate 51 Dariyat, verset 50)

– Commentaire du verset : « […] Allah élit et rapproche de lui qui Il veut et guide vers Lui » (Sourate 42 La consultation, verset 13)…etc.

* Le chapitre sur le commentaire exotérique et ésotérique de certaines paroles prophétiques (hadith), quelques exemples :

– Commentaire du hadith : « Je suis conforme à l’opinion que mon serviteur se fait de moi, s’il M’évoque en lui-même, Je l’évoque en Moi-même »

– Commentaire du hadith : « Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des oeuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime »

Commentaire les expressions « étonnement, rire, regard » d’Allah mentionné dans les hadiths.

– Commentaire du hadith : « Notre Seigneur descend chaque nuit au ciel de ce monde »…. etc.

* Le chapitre sur la résolution du sens de certains domaines ayant trait à la spiritualité, la sainteté, les stations spirituelles et beaucoup d’autres énigmes ésotériques dont voici quelques exemples :

Explication sur le Nafs – Rouh – Qalb – Sirr

Explication sur l’écoute de l’Interlocution Divine par les Connaissants.

Explication : Est-ce que l’esprit, avant d’entrer dans le corps, est informé sur sa fin dernière si elle est heureuse ou malheureuse ?

– Explication : Est-ce que le Connaissant lorsqu’il atteint la Connaissance retourne à la même station qu’il avait avant que l’esprit entre dans le corps, ou plus ou moins ? etc.

* Le chapitre rassemblant plusieurs de ses lettres

* Le chapitre sur le domaine des sciences juridiques.

Lorsque ce livre commença à être composé une première fois, il fut présenté à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) mais il ordonna que soient brûlés ces recueils. Il semble, comme vu précédemment, selon Sidi Ahmed Soukeïrij (qu’Allah l’agrée), que cela soit en raison justement que certaines parties, comme l’agencement du livre et la préface, proviennent d’un autre livre duquel Sidi Hajj ‘Ali Harazim s’inspira, puis Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) vit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui le rassura en lui disant : « Ce livre est le mien et c’est moi qui l’ai rédigé » c’est-à-dire qu’il est lié à lui et il ordonna de le rédiger de nouveau conformément à l’ordre prophétique, ce qui fut fait.

Parmi les mérites de ce noble livre il y a que Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) s’est entretenu un jour avec Ibn Baba sur la méthode qu’il utilisait pour la composition de son Mouniyat El Mourid en rapport à la préférence accordée soit aux propos contenus dans le Djawahirou-l-Ma’ani de Sidi ‘Ali Harazim, soit dans le Jama’ de Sidi Mohamed ibn Mechri. L’auteur du Mouniyat lui indiqua qu’il donnait la préférence au propos d’Ibn Mechri du fait qu’il était plus instruit sur le contenu même du Djawahirou-l-Ma’ani et du fait aussi que l’auteur du Djawahirou-l-Ma’ani était illettré (dans les sciences de l’écriture et de la composition littéraire) et Sidi ‘Arbi souscrivit à cela.

Or, à la suite de cette conversation, Sidi ‘Arbi aperçu en rêve Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) assit auprès d’un groupe et tenant dans ses mains le Djawahirou-l-Ma’ani à laquelle il incitait jusqu’à ce qu’il dise : « Celui qui peut s’endormir ne serait-ce qu’après avoir lu une ligne, qu’il le fasse » et il dit : « Vous devez prêter attention à ce livre. » Quant à l’auteur du Mouniyat, il vit pour sa part en rêve Sidi ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) qui lui reprocha ses dires en ces termes : « Tu dis à propos de mon livre de mauvaises paroles. » Et il avait une si longue barbe qu’elle était pliée en quatre. À leur rencontre suivante, Cheikh Ibn Baba sourit en apercevant Sidi ‘Arbi et ils évoquèrent leurs rêves mutuels. C’est pour cette raison que l’auteur du Mouniyat a écrit en le composant :

« Vous devez prêter attention, ô chers frères aimés,

À ce livre autant que vous vivrez »

Une autre des grâces éblouissantes de ce livre, est que le maître de l’existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a conseillé à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), après lui avoir ordonné de composer le livre, de bien le préserver afin qu’il profite à certains Waly qui viendront à l’avenir.

Il faut savoir également que livre fut fini d’être rédigé bien avant le décès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de quinze ans environ et que certaines abrogations survenues par la suite ne furent pas reportées sur toutes les copies tel le changement de la récitation de Djaouharatou-l-Kamel de onze fois à douze fois, tout comme l’interdiction totale de la visite des saints morts et vivants alors qu’au début il était permis de visiter les saints morts et non les vivants, mais dans l’intention pour Allah. C’est pour cette raison, entre autres, qu’il est fortement conseillé d’aborder tout d’abord le célèbre Boughiyat El Moustafid de Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée), car il est le livre le plus important de la Tariqa après le Djawahirou-l-Ma’ani et il sert de référence incontournable et de commentaire sûr pour bien comprendre le contenu du Djawahirou-l-Ma’ani.

* Le 30/01/11 : Nous avons été informé que Le Pr Ravane Mbaye de Dakar (Sénégal) a fini la traduction intégrale en français de Djawahirou-l-Ma’ani et l’a fait éditer, qu’Allah le récompense pour ce long et délicat travail.

Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe