Question-réponse 80

Réponses à plusieurs questions diverses -Partie 1

1. Peut-on faire le lazim entre Adhan et l’Iqama du Soubh et du ‘Asar ?

Pour le Soubh : Le Lazim du matin peut être effectué soit en étant devancé au cours de la nuit et doit obligatoirement être terminé avant l’entrée de l’heure du Soubh annoncé par l’Adhan, auquel cas il devra le recommencer, soit après l’accomplissement de la prière du Soubh. Ainsi le Lazim ne peut pas être accompli entre l’Adhan et l’Iqama du Soubh.

Pour le ‘Asar : Le lazim du soir commence après l’accomplissement de la prière du ‘Asar et non après l’entrée de l’heure du ‘Asar, donc là aussi on ne peut accomplir son Lazim du soir entre l’Adhan et l’Iqama de cette dite prière. Il existe cependant une exception lorsque le Lazim du soir est devancé au cours de la nuit conformément à la parole de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) rapporté dans Ifadat-l-Ahmediya : « Celui qui désire devancer le Ouird du ‘Asr (c’est-à-dire le Lazim du soir), il ne peut le faire que s’il a un empêchement à ce moment-là, et qu’il le devance alors au cours de la nuit ». En effet, dans ce cas-là le Lazim du soir est accompli avant que ne soit accomplie la prière du ‘Asar, mais c’est une exception qui est conditionnée par trois points nécessaires :

– Il ne peut être devancé, lui aussi, qu’avant le Fajr (donc au cours de la nuit qui va précéder le jour et jamais avant le ‘Asr du même jour).

– Il ne peut être devancé que suite à un empêchement qui, penserons-nous, couvrira toute la période du temps préférable du Lazim du soir (donc du ‘Asr au ‘Icha) et même s’il s’avère que l’empêchement prend fin au cours de cette période, le Lazim qui a été devancé reste valide.

– Il faut respecter l’ordre d’accomplissement avec le Lazim du matin en effectuant en priorité son devancement, puis on peut accomplir le devancement de celui du soir.

2. Si on oublie le Chaf’ et witr et lorsqu’on se rappelle le lendemain ?

Il est possible de rattraper le Chaf’ et witr avant que le soleil ne se soit levé et si le temps est suffisant pour pouvoir accomplir le fajr et le Soubh avant la fin de son temps, Si le temps ne suffit pas alors on délaisse le chaf’ et le witr et le fajr aussi s’il le faut pour s’occuper de son Soubh et dans ce cas le chaf’ et witr ne pourront pas être rattrapé.

En effet, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit (cf. Sidi Mahmoud Tounsi) : « Quant à ce que tu m’as demandé au sujet de la prière de Chafr et Witr, si celui qui dormait ne se réveille pas jusqu’à ce que le soleil se lève, il délaisse le Chafr, le Witr et le Fajr afin de faire la prière obligatoire seulement puis il fait la prière du Fajr avant le Zénith (Zawwal). En ce qui concerne le Chafr et Witr, si le soleil s’est levé, ils ne valent plus rien, on ne peut plus les refaire ou les rattraper. »

3. Si on met l’intention du Lazim sans préciser s’il s’agit du Lazim du matin est-il valable ?

L’intention est obligatoire c’est-à-dire le fait de placer l’intention dans son cœur pour savoir quelle oraison du Lazim va être effectuée. Le Lazim du matin et le Lazim du soir sont distincts et ne sont pas les mêmes malgré que tous deux s’appellent Lazim. Mettre l’intention que je vais faire le Lazim, mais sans distinguer si c’est celle du matin ou du soir c’est comme si on met l’intention qu’on va faire une des prières obligatoires, mais sans distinguer si c’est le Soubh, le dhohr, le ‘Asar, le Maghreb ou le ‘Icha, cela est insuffisant et l’invalide, donc ladite prière ou ledit Lazim doit être refait avec la bonne intention.

Sidi Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) dit dans le Boughiyat : « Il est un devoir de mettre l’objectif de l’accomplissement du Ouird si c’est celui du matin ou du soir, car une intention générale n’est pas suffisante. L’adoration du cœur est l’intention tandis que les actes sont l’adoration des membres ».

4. Où et quand a été révélé Djaouharatou-l-Kamel ?

Il n’y a pas de certitude quand à la date, mais ce qui est sûr c’est que cela a eu lieu durant la période passée à Boussemghoune après son Fath en 1196 de l’Hégire. À savoir qu’au début Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) reçut le Lazim pendant trois années, il se peut donc que ce soit la période comprise entre 1200 et 1204 de l’hégire car cette dernière date correspond au décès de Sidi Mohamed ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée). Or c’est lui qui servit d’intermédiaire lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) reçut cette noble prière du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).

5. Si on s’assoupit légèrement sans lâcher la Soubha, le dhikr est-il valable ?

Le cas de la validité du dhikr lors de la somnolence est en rapport avec la validité des ablutions, car le sommeil constitue une cause d’annulation des ablutions qui de ce fait annule la validité de l’oraison. Or il faut savoir qu’il existe plusieurs sortes de somnolence, le lourd et le léger.

Il est commenté dans le Mouqadima ‘Izziya sur les causes qui annulent les ablutions, en évoquant le sommeil : « (…) à la suite d’un sommeil profond, long ou court car dans un tel sommeil qui annule sûrement les ablutions, on ne peut plus dominer les sens, ce qui n’est pas le cas d’un sommeil léger comme un assoupissement, car on peut durant cela être au courant de celui qui vient et qui sort même si on n’arrive pas à connaître les personnes elles-mêmes. Celui qui est gagné par un sommeil profond ne sent rien de ce qu’on vient citer ci-haut, et l’un des signes de ce sommeil est la chute de tout ce qu’il portait en main ou la tombée de son manteau sans le ressentir. »

À la suite de ce qui vient d’être expliqué, ceci est donc considéré comme un sommeil léger qui ne rompt pas l’état d’ablution et qui par conséquent n’invalide pas le Lazim, mais cela fait partie des actes répréhensibles (Makrouh).

6. Pourquoi certaines prières se font à voix haute comme Fajr, deux rakat de Magrheb et Icha ?

La sagesse qui réside dans le fait d’accomplir les prières du Dhohr et du `Asar de façon silencieuse est liée à la situation des premiers Musulmans à la Mecque. Durant cette période, les Musulmans étaient sujets aux persécutions et aux tortures. Ainsi, il leur était ordonné d’accomplir leurs prières en silence pour échapper aux tortures des mécréants qui avaient pour habitude de leur causer du tort. Très tôt le matin, alors que les habitants de la Mecque étaient endormis, les Musulmans pouvaient accomplir leur prière à voix haute. De même, après le coucher du soleil, alors que les Qurayshites étaient occupés par leurs rassemblements et leurs festivités durant lesquelles ils s’adonnaient au vin et à la boisson, il était possible, à cette heure, d’accomplir la prière à voix haute sans crainte. Il est donc clair que la récitation silencieuse lors des prières du Dhohr et du `Asar avait pour but de se protéger contre l’oppression des mécréants.

Après leur émigration à Médine, les Musulmans n’étaient plus sujets à ces persécutions. Cependant, la règle de la récitation silencieuse pour les prières du Dhohr et du `Asar fut conservée afin que les Musulmans se rappelassent qu’un jour, ils accomplissaient ces prières en silence par crainte des persécutions. Ceci sert également à encourager tous les Musulmans à louer Dieu pour Son infinie Miséricorde et pour la victoire écrasante qu’Il leur a accordée.

Dieu le Très Haut nous rappelle Sa Grâce de façon claire dans les versets suivants : « Et rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre, craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous donna asile, vous renforça se Son secours et vous attribua de bonnes choses afin que vous soyez reconnaissants » (Sourate 08 le Butin, verset 26).

7. Qu’est-ce qui est capable de rompre votre affiliation à la voie ?

Sidi Mohamed Saad Rabatabi Tidjani a dit que huit choses font perdre la Baraka, sur-le-champ, aux disciples Tidjani :

1) Prendre une autre oraison (appartenant à une autre Tariqa) sur les oraisons Tidjani.

2) Se détourner de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) par le fait de visiter des saints morts ou vivants afin de leur demander Dou’a, ou leur offrir la récompense de certaines adorations liées au Qoran, à certaines prières, à certaines évocations.

3) L’abandon complet de l’accomplissement des oraisons.

4) Insulter, haïr ou avoir de l’inimitié à l’égard de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ou ne pas croire en ce qu’il a rapporté ne serait-ce qu’une seule chose.

5) Donner l’autorisation pour les oraisons alors qu’on n’a pas l’autorisation authentique pour le faire.

6) (Pour les Mouqadem comme il est mentionné dans certains Ijaza) Donner l’autorisation pour les oraisons sans donner ses conditions.

7) Répugner faire connaître son affiliation à la Tariqa au moment où il est possible de le faire savoir clairement, comme dans le cas où on lui demande : « Es-tu Tidjani ? » et il répond (par honte et non nécessité) : « Non ! » ou encore en préférant prétendre être affilié à une autre Tariqa.

8) L’apostasie (c’est-à-dire sortir de l’Islam) en commettant un acte de mécréance tel que jeter le Qoran dans les ordures ou impuretés.

8. Quelle est la meilleure façon d’exprimer sa reconnaissance ?

Voici ce que dit notre maitre Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret):

« (…) attachez-vous à remercier pour les bienfaits qui vous viennent d’Allah qu’il y ait une cause ou qu’il n’y en ait pas et le remerciement se fait par l’obéissance à Allah s’il est possible de la faire dans sa totalité, sinon ce qui est entaché est meilleur que ce qui est complètement noir.

Le plus bas degré du remerciement est celui de la langue et il n’y a pas une plus grande paresse que celle de ne pas être capable de le faire par ce moyen, de plus cela doit se faire par les formules de remerciement les plus complètes. Le plus haut degré dans le remerciement de la langue est la récitation de « la Fatiha » afin de remercier Allah pour Ses dons. Il faut mettre l’intention, lors de la lecture, de Le remercier pour tous ses bienfaits octroyés qu’Allah a dans Sa science, que cela soit apparent ou caché, palpable ou abstrait, connu par le serviteur ou ignoré de lui, immédiat ou à venir, ancien et récent, durable et passager et avec cette intention il récite la quantité qu’il peut d’une à cent fois la Fatiha.

Celui qui fait cela, Allah l’inscrit parmi les reconnaissants et sa récompense sera l’augmentation des bienfaits Divins à son égard qui sera proportionnel à sa station, ceci conformément à Sa promesse véridique (…) »

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe