Question-réponse 82

Réponses à plusieurs questions diverses

1. Comment comprendre les paroles d’Allah quant Il se décrit avec des caractères « humains » ?

Sachez que les paroles utilisées par Allah sont réelles et véridiques, rien n’est utilisé en vain, mais les termes faisant référence à des caractères ou des traits humains ne Le concernent en rien dans l’apparence car rien ne lui est semblable, les termes ne peuvent être saisis dans leur sens apparent. Ils font bien référence à des traits Divins qui échappent à la perception humaine et il ne nous est point demandé de les expliciter, mais seulement de s’y soumettre tout en sachant que cela fait référence à des traits Divins inconnu s et imperceptibles à la raison humaine.

Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit dans Djawahirou-l-Ma’ani en évoquant les termes mentionnés dans certains hadith tels que : « …Allah rit… » : « Il est impossible de concevoir cela pour Allah dans l’apparence, cela fait partie des expressions Divines tels la colère, l’irritation, et de même pour Son Amour, qu’il est impossible de concevoir sur le plan apparent pour Allah, ce sont des expressions qui informent sur des domaines qui sont entièrement voilés au sujet d’Allah et qui ne peuvent être connus, il n’y a comme seule issue qu’à se soumettre à ce qui a été évoqué […] »

2. Que faire lorsqu’on constate des perles manquantes dans sa Soubha sans savoir depuis quand ?

Celui qui constate une ou plusieurs perles manquantes dans son chapelet avec lequel il accomplissait ses oraisons, la règle est que s’il connaît le nombre de jours exact alors son rattrapage est une nécessité. Par contre s’il ignore le nombre de jours alors Hajj Hassan Ba’qili (qu’Allah l’agrée) quant à lui dit dans Al Ira-at que celui qui constate un manque dans sa Soubha sans savoir depuis quand cela remonte alors il doit se contenter de rattraper seulement les Lazim concernant sa dernière journée.

Il dit aussi que celui qui constate un ou plusieurs grains en plus dans sa Soubha sans savoir depuis quand alors il accomplit 100 fois la formule « Astaghfîrou-llah » avec l’intention de réparer l’ensemble que couvre cette durée. ( Al Ira-at de Hajj Hasan Ba’qili).

Certains ont mentionné que l’on peut accomplir 600 fois « Astaghfîrou-llah » + 3 fois Djaouharatou-l-Kamel cela lui réparera tout manque et rajout.

3. J’aimerais des éclaircissements au sujet de la parole dans le Coran de la Sourate 3 verset 85 : Et quiconque désire une religion autre que l’Islam…

Concernant votre question au sujet du verset 85 de la Sourate 3 : « Celui qui veut une autre religion que l’Islam, il ne sera pas accepté et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants » (Sourate 3 La famille d’Imran, verset 3), en fait il est établi que depuis l’envoi du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en tant que Sceau des prophètes, tous ceux qui viennent font partie de sa communauté et sont dans l’obligation de répondre à son appel, son message étant universel jusqu’à la fin des temps. Cette règle est si inévitable que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) avait dit que même si Moïse (sur lui la paix) venait à son époque il serait obligé de le suivre sinon il irait à sa perte. Ainsi il est reconnu que le prophète ‘Issa (sur lui la paix) reviendra à la fin des temps pour rétablir les enseignements du Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et non pas pour apporter une nouvelle révélation, il fera ce que fait tout musulman.

Ibn Kathir a dit dans son exégèse de la parole suivante : « Allah a dit : « Celui qui veut une autre religion que l’Islam, il ne sera pas accepté » c’est-à-dire celui qui veut prendre un autre chemin autre que ce qu’Allah a légiféré, cela ne lui sera pas accepté « et il sera dans l’au-delà parmi les perdants » tout comme a dit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dans le hadith authentique : « Celui qui fait une œuvre qui n’est pas dans notre suivi, il sera rejeté. »

L’imam Ahmed a rapporté selon Abou Houreïra (qu’Allah l’agrée) qui a dit : « Le Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Les œuvres se présenteront au Jour du Jugement Dernier, la prière viendra et dira : « Ô Seigneur, je suis la prière. » Il lui sera dit : « Tu es sur le bien. » Ensuite viendra l’aumône qui dira : « Ô Seigneur, je suis l’aumône. » Il lui sera dit : « Tu es sur le bien », puis viendra le jeûne qui dira : « Ô Seigneur, je suis le jeûne. » Il lui sera dit : « Tu es sur le bien » et toutes les œuvres se présenteront ainsi et Allah le Très Haut dira à chacune : « Tu es sur le bien. » Ensuite l’Islam se présentera et dira : « Ô Seigneur, tu es la Paix (Salam) et je suis l’Islam. » Allah le Très Haut lui dira : « Tu es sur le bien, et en ce jour c’est par toi que Je me saisis et que J’octroie » et Allah a dit dans son Livre : « Celui qui veut une autre religion que l’Islam, il ne sera pas accepté et il sera dans l’au-delà parmi les perdants. » »

Tabari a rapporté dans son exégèse : « Il a été rapporté que lorsque ce verset fut révélé chaque religion s’est prétendu être ceux qui sont réellement soumis, aussi Allah leur ordonna d’accomplir le pèlerinage s’ils sont véridiques, car le pèlerinage est une tradition de l’Islam, ils refusèrent et ainsi Allah par cela a rendu vain leurs arguments. C’est ce qui est rapporté à ce sujet selon Abi Najih qui a dit : « ‘Ikrima (qu’Allah l’agrée) a dit : « Celui qui veut une autre religion que l’Islam » or les autres religions dirent : « Nous sommes nous aussi soumis (musulman) » Allah révéla alors : « Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas… Allah Se passe largement des mondes. » (Sourate 3 La famille de ‘Imran, verset 97) Ainsi les musulmans partirent accomplir le pèlerinage alors que les Infidèles restèrent. »

Quant à la parole du Très Haut qui dit : « Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque d’entre eux a cru en Allah, au Jour dernier et accompli de bonnes œuvres, sera récompensé par son Seigneur ; il n’éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé » (Sourate 2 La Vache, verset 62) elle ne contredit point le verset « Celui qui veut une autre religion que l’Islam, il ne sera pas accepté »

Ce verset sur les gens du Livre désigne ceux qui se sont convertis et soumis à Allah, ainsi que ceux qui ont cru au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) sans avoir eu l’occasion de pouvoir le suivre tel le cas du cousin de son épouse Khadidja (qu’Allah l’agrée) qui s’appelait Nawfal qui était chrétien et qui, lorsque le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) reçut le début de la révélation et lui demanda conseil, celui-ci lui affirma qu’il était le Prophète annoncé, ainsi il crût en lui et s’est soumis de cœur, mais il mourut avant que les prescriptions de l’Islam ne soient révélées.

De même, il y a le cas de ceux qui n’ont pas reçu l’appel de l’Islam, ils ne peuvent être considérés comme responsable, cette catégorie de personne est appelée les gens de la Fatra , ils devront faire le pacte d’obéissance à Allah le jour de la Résurrection puis Allah les mettra à l’épreuve, ceux qui lui obéiront seront sauvés et ceux qui lui désobéiront seront perdus. Enfin concernant le cas de ceux qui ont précédé la venue du Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) s’ils ont suivi les prophètes qui leur ont été envoyés et bien ceux-là sont des soumis (c’est la signification du terme musulman) et ils ont droit au Paradis.

Il est rapporté par Souddi au sujet de ce verset : « Il fut révélé au sujet des compagnons de Salman Farisi (qu’il rencontra avant l’Islam) que lorsque celui-ci raconta leurs situations au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) disant : « Ils priaient, jeûnaient, et croyaient en toi et attestèrent que tu viendrais en tant que prophète » et lorsque Salman finit d’énumérer leurs mérites, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui dit : « Ô Salman, ils font partie des Gens du Feu » et cela fut très difficile pour Salman, Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) révéla alors ce verset.

La croyance du juif concerne ceux qui se sont conformés à la Thora et à la tradition de Moïse jusqu’à la venue de ‘Issa (sur eux la paix). Depuis la venue de ‘Issa (sur lui la paix) , tous ceux qui se sont conformés à la Thora et ont suivi la tradition de Moïse sans vouloir les délaisser pour suivre ‘Issa (sur eux la paix) , ceux-là font désormais partie des perdants. Et la croyance des Nazaréens concerne ceux qui se sont conformés à l’Évangile et aux lois de ‘Issa (sur lui la paix) et qui l’acceptèrent, ceux-là furent croyants, jusqu’à ce que vienne Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) . Aussi ceux qui ne voulurent pas suivre Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ni délaisser la tradition de ‘Issa (sur lui la paix) et l’Évangile, ceux-là furent désormais des perdants.

Ce qui signifie que toute personne ne se verra accepter une direction ou une œuvre que si elle est en conformité avec la Loi de Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dès qu’il fut envoyé avec ce dont il fut envoyé. Mais avant cela, tous ceux qui ont suivi le prophète de leur époque, ceux-là furent les biens guidés et sur le chemin de la réussite. Ce fut ainsi le cas des juifs qui suivirent Moussa (sur lui la paix) en jugeant selon la Thora à son époque, puis lorsque ‘Issa (sur lui la paix) fut envoyé il devint nécessaire pour les fils d’Israël de le suivre et de se limiter à lui et ses partisans devinrent les Nazaréens.

Puis, lorsqu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) envoya Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) pour clôturer la prophétie et comme Messager pour les fils d’Adam dans leur globalité, alors il devint nécessaire de croire en son message, d’obéir à ses commandements et de s’éloigner de ce qu’il a défendu. Ce sont ceux-là les croyants véritables et la communauté de Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) furent appelés « croyants » en raison de leur grande foi, de l’intensité de leur conviction ainsi que par le fait qu’ils croient en l’ensemble des prophètes précédents et en l’Inconnaissable dans ce qui doit survenir. Quant aux Sabéens il y a des divergences à leurs sujets, certains disant qu’ils sont un peuple entre les Mages, les juifs et les Nazaréens n’ayant pas de religion propre, ils sont considérés comme des Gens du Livre, leur livre étant les Psaumes, certains savants avancent que les Sabéens désignent tous ceux à qui le message d’un prophète n’est pas parvenu, et Allah est le plus savant. »

4. Est-ce que le personnage appelé Khidr est toujours vivant ou non ?

Sachez que concernant Al Khadir (sur lui la paix) les savants divergent sur le fait de savoir s’il est vivant ou mort.

L’imam Nawawi a dit : « Il y a eu des divergences sur le cas d’Al Khadir s’il est toujours vivant et s’il s’agit d’un prophète, la plupart des savants disent qu’il est bel et bien vivant parmi nous. »

C’est ce qui fait l’unanimité auprès des maîtres Soufi, des vertueux et des Connaissants. Le nombre de récits racontant sa rencontre, son questionnement et ses réponses ainsi que sa présence dans les lieux Saints et autres faits analogues, sont innombrables et répandus.

Le savant réputé Cheikh Abou ‘Amrou ibn Salah a dit dans ses Fatawi : « Il est bel et bien vivant pour la majorité des savants et des vertueux, ainsi que pour le commun des gens. »

Il n’y a aucun étonnement à avoir sur le fait que l’un des alliés d’Allah soit toujours vivant par la permission d’Allah, alors que l’un des ennemis d’Allah, Iblis le maudit, l’est depuis plus longtemps et n’a pas encore goûté à la mort.

Comme nous l’avons souligné, les récits sur sa rencontre sont innombrables et Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ainsi que certains de ses compagnons l’ont aussi rencontré.

Il est rapporté par le Qadi Cheikh Ahmed Soukeïrij dans son Kachf el Hijab au sujet de Laylat el Qadr : « […] après qu’il ait clôturé sa prière (c’est-à-dire Seïdina Ahmed Tidjani, qu’Allah sanctifie son précieux secret) il est resté en direction de la Qibla comme à son habitude car après avoir fini la prière il ne se retournait qu’après avoir accompli dix récitations d’Ayatou-l-Koursi. Après qu’il eut fini, il se retourna vers ses compagnons en leur disant : « Une personne vient de passer par là », mais sans le mentionner, « et il m’a informé que cette nuit est Laylat el Qadr ». Sidi Ahmed Soukeïrij a ajouté : « La personne qui était passée près de lui n’était autre que Al Khadir. »

Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit aussi au sujet de l’autorisation de Mousaba’at ‘Achr qu’il le reçut de l’éminent Connaissant Sidi Mahmoud el Kourdiyou (qu’Allah l’agrée) avant l’époque de la Grande Ouverture, qui lui-même l’avait reçut directement de Al Khadir.

Il y a aussi divergence auprès des savants exotériques sur le fait qu’il soit unprophète ou un Wali, mais Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a prouvé qu’il s’agissait bien d’un Wali et non d’un prophète, comme cela est unanimement reconnu chez les gens de la Vérité parmi les Connaissants. Pour Cheikh Ibn ‘Arabi il est incontestable que Al Khadir est un Wali, il a dit : « La divergence à son sujet (c’est-à-dire au sujet de son statut de prophète ou non) n’est que pour les gens de l’apparent, mais pour nous il n’y a aucune divergence. »

Il a été rapporté par Cheikh Ibrahim Taymi (qu’Allah l’agrée) qui faisait partie des savants de Médine parmi les pieux ancêtres (Salaf Salih) et qui était un Abdal, le récit où il reçut l’autorisation pour le Mousaba’at ‘Achr directement d’Al Khadir. Puis Cheikh Ibrahim (qu’Allah l’agrée) vit le Messager d’Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en songe, et sa vision est limpide et entièrement véridique car il fait partie des Connaissants donc sa vision ne peut être altéré par des faussetés ou dénaturé ; il a dit : « J’ai vu le Prophète en songe et je l’ai interrogé au sujet des dires que m’a rapporté Al Khadir à son sujet, il me répondit : « Al Khadir dit vrai […] » » et à la fin de ses propos le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit à Cheikh Ibrahim (qu’Allah l’agrée) que dans la sainteté (Wilaya) Al Khadir est le chef des Abdal.

À l’évidence si Seïdina Moussa (sur lui la paix) avait su qu’il était un prophète il ne l’aurait jamais incriminé pour son agissement en lui disant : « C’est là vraiment un acte abominable » (Sourate 18 La Caverne, verset 71) ou encore :« C’est là vraiment une chose affreuse que tu viens de commettre. » (Sourate 18 La Caverne, verset 74).

En effet, il est certifié au sujet du dogme sur les prophètes (sur eux la paix) qu’ils sont infaillibles et qu’ils ne peuvent commettre d’actes apparents de désobéissance, de ce fait, si Al Khadir était un prophète comme l’ont prétendu certains, alors il était impossible à Moussa (sur lui la paix) de condamner les actes d’un prophète infaillible en connaissance de cause tout comme il est inconcevable qu’il ne sache pas qu’il s’agît d’un prophète. Une telle condamnation remettrait en cause la foi du condamnateur et par voie de conséquence remettrait en cause l’infaillibilité de Moussa (sur lui la paix) en tant que prophète (qu’Allah nous préserve de le penser).

De plus, si comme le prétendent certains Allah voulait affirmer par ce verset : « l’un de Nos serviteurs » qu’il s’agissait de « l’un de nos prophètes » alors le Très Haut n’aurait point précisé à la suite : « à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous » (Sourate 18 La Caverne, verset 65) car tout prophète reçoit inévitablement une révélation qui émane d’Allah, et le terme « serviteur » indiquant son statut de prophète aurait suffi à tout clarifier. Mais du fait que justement il n’est point prophète alors Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) précisa en ajoutant ce complément d’information qu’il s’agit d’un Wali recevant une inspiration d’Allah. Il en va de même pour les explications de clôture d’Al Khadir à Moussa lui précisant : « Je ne l’ai d’ailleurs pas fait de mon propre chef » (Sourate 18 La Caverne, verset 82) . Si Moussa (sur lui la paix) était au courant qu’il s’agissait d’un prophète alors quel est l’intérêt de préciser qu’il n’a pas suivi sa passion, mais qu’il a agi conformément à une révélation ? N’est-ce pas la caractéristique même d’un prophète infaillible que de ne point suivre une passion personnelle ?

Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) apporta ainsi la preuve que Al Khadir n’est point un prophète tout en indiquant qu’il fait partie des « Afrad ».

5. Je me suis constitué une oraison journalière avec des versets à réciter et des formules d’évocations, est-ce correct ?

En fait dans la forme cela est correct puisque vous êtes libre de réciter ce que bon vous semble d’entre les formules d’évocations transmises par la tradition prophétique et les versets, mais dans le fond il faut veiller à ne point assimiler cela à ce qu’ont transmis certains maîtres des voies spirituelles, car ce qu’ils ont reçu, ils l’ont eu après le suivi dans l’effort et le sacrifice d’un maître spirituel et leur conformité extérieure et intérieure aux exigences de la servitude Divine. Ainsi leur Ouird est accompagné d’une autorisation particulière qui en fait leur particularité et qui se transmet selon une chaîne degarants. Aucun d’entre eux ne s’est improvisé maître d’une voie ou compositeur d’une oraison à transmettre.

Le grand connaissant et compagnon Sidi Hajj Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) est l’auteur d’une épître intitulé « Rissalat el Fadl wal Imtinan […] » dont voici un court extrait pour le profit et la bénédiction :

« Sache que l’Ouverture et que l’accès à Allah à la station de la Connaissance ne sera donné par Allah qu’à travers les gens qui ont eu l’autorisation particulière (Idhnou Khass) comme l’autorisation nécessaire pour le message de la prophétie et s’il est dépourvu d’autorisation particulière il n’aura de la part d’Allah ni Ouverture, ni accès, il ne récoltera que la fatigue. Et quant à celui qui ne veut se relier qu’à travers la lecture des livres Soufi et qui veut cheminer vers Allah en s’exprimant par eux, en tirant d’eux, en se rattachant à eux, en ne se reliant qu’à eux, il ne récoltera de ce cheminement que la fatigue et il ne lui parviendra rien de la part d’Allah.

On veut dire par l’accès l’aboutissement à la Présence des Connaissances et des particularités, quant aux récompenses elles lui parviendront selon sa sincérité. Le commencement de la rectitude dans l’obéissance et la constance dans l’obéissance ainsi que l’adoration ne peut être correcte et source de réussite que par la Connaissance, et celui qui est dépourvu de Connaissance, il est dépourvu de tout bien et de tout profit.

Ensuite sache que l’adoration n’est valide qu’avec sept choses :

– L’intention

– La science

– La Connaissance

– La Loi

– La Vérité

– La Sounna

– et le Cheikh. »

Nous tenions à vous faire cette précision afin de ne pas confondre votre composition personnelle qui entre dans le cadre de l’évocation d’Allah dans le général (‘Amma) avec ce qu’ont transmis les maîtres et qui entre dans le cadre de l’évocation d’Allah dans le particulier (Khassa).

6. Est-ce que la récompense de dhikr offerte aux parents défunts leur parvient ?

Concernant votre question en effet, les lectures, les évocations accomplies en vue d’offrir la récompense aux défunts leur parviennent. L’imam Ahmed ibn Hanbal (qu’Allah l’agrée) et une multitude de pieux ancêtres disent que les adorations telles que la prière, le jeûne, la lecture du Qoran, le dhikr, tout cela parvient aux morts ainsi qu’aux vivants. L’Imam Ahmed a rapporté selon Mohamed ibn Yahiya El Kouhol qui a dit :

« On a demandé à Abi Abdallah : « Qu’en est-il si une personne fait une œuvre de bien telle que la prière, l’aumône ou autre et qu’il offre la moitié pour son père ou sa mère ? » Il répondit : « Oui, il peut en effet l’espérer (que cela leur parvienne). » Il a dit aussi : « Tout parvient au mort que ce soit des aumônes ou autres choses » et il n’y a pas de condition de parenté, mais cela ne doit pas empêcher les membres de la famille du défunt à faire de leur côté, constamment, quelques œuvres ou invocations en leur faveur, cela fait partie de la bonne conduite et des devoirs que l’on doit avoir envers nos liens de parenté ».

7. Quelle version est exacte sur la prise de la Khalwatiya par Sidi Tijani, celle où il l’a prise en Algérie ou en Égypte ?

Concernant votre question en fait les deux versions sont justes, notre maître (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a en premier rencontré le Cheikh Mohamed ibn ‘Abderrahman el Azhari (qu’Allah l’agrée) en Algérie où il reçut pour la première fois la Tariqa Khalwatiyya (aussi dénommé dans cette région Rahmaniyya), puis en allant et en revenant de son pèlerinage, il passa par l’Égypte où il rencontra le Cheikh et Connaissant Mahmoud el Kourdiyou (qui était le grand dignitaire de cet ordre dans cette région).

Il lui transmit à son tour cette Tariqa mais ce n’était point au titre de simple disciple, il fut en effet gradé au rang de Cheikh éducateur pouvant ainsi transmettre la voie, alors que précédemment en Algérie, il semble qu’il refusa cette nomination. C’était son habitude à cette époque avec toutes les voies auxquelles il s’affilia, car il ne voulait pas avoir de responsabilités sur des disciples. Sidi Mahmoud el Kourdiyou (qu’Allah l’agrée) le rassura en lui disant de se contenter de transmettre la Tariqa Khalwatiya et qu’ensuite c’est lui-même qui se chargerait de l’éducation spirituelle des disciples, ce n’est qu’après cela que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) accepta cette nomination.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe