Pollutions nocturnes

Salam a’leykoum wa Rahmatoullah wa barakatouhou,

Après la mention du Nom d’ALLAH, sa louange et les prières sur le noble Prophète (sas).

Avant tout je vous remercie de vos réponses rapides et largement étayées.

Ma nouvelle demande d’aide concerne la personne résidente ou en voyage :

Qu’en est-il de la personne qui, par paresse ou parce qu’elle a été dominée par le sommeil, se réveille en état de souillure majeure :

1: Si le temps de se purifier par un bain rituel l’empêche de faire la prière du sobh à son heure, peut-elle (ou doit-elle) faire tayammum pour ne pas manquer celle-ci ?

2 : Si cette personne prie en groupe et ensuite évoque avec eux la wadhifa (dhikr), peut-elle se rendre à la mosquée si le temps lui est tout juste suffisant et elle fera Tayammum pour prier avec eux le sobh et réciter l’oraison ?

3. Est-il possible de considérer des pollutions nocturnes répétitives comme maladie, et dans ce cas quelle serait la règle à adopter ?

BarakAllahoufikoum,

Salam a’leykoum wa Rahmatoullah wa barakatouhou.

REPONSE :

Au Nom d’ALLAH le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, louange a ALLAH avant tout, louange à ALLAH après tout, louange à Allah un nombre de fois égal à celui de Ses créatures, suffisant pour avoir Son agrément, égal au poids de Son Trône et au volume de l’encre de Ses paroles.

Ô mon Dieu ! Prie sur notre seigneur Mohammed qui a ouvert ce qui était clos, et qui a clos ce qui a précédé, le soutien de la Vérité par la Vérité et le guide sur Ton droit chemin, ainsi que sur sa famille, selon sa valeur et à la mesure de son immense dignité. Et qu’Allah agrée Seïdina AHMED TIDJANI et qu’Il nous agrée par son agrément. AMINE

Wa ‘Alaïkoum assalam wa RahmatouALLAH wa Barakatouhou.

Je vous salue et je vous félicite pour votre souci.

Qu’en est-il de la personne qui, par paresse ou parce qu’elle a été dominée par le sommeil, se réveille en état de souillure majeure :

1. Si le temps de se purifier par un bain rituel l’empêche de faire la prière du Soubh à son heure, peut-elle (ou doit-elle) faire le Tayammum pour ne pas manquer celle-ci ?

La réponse :

Il n’est pas permis de faire le Tayammum dans le cas où on trouve de l’eau, c’est une règle jurisprudentielle : si on trouve l’eau, le Tayammum devient invalide.

D’après Malik, d’après Hicham ibn ‘Orwa, d’après son père, d’après Zaïd ibn Salt, il a dit : « Je suis sorti avec ‘Omar bin Al-khattab (qu’Allah l’agrée) à un endroit qui s’appelle Al-Jorf, lorsqu’il s’aperçu qu’il avait eu une pollution nocturne avant qu’il ne prit, alors qu’il n’a pas fait les grandes ablutions.

Il a dit : « Par Allah, surement j’ai fait une pollution nocturne sans que je ne m’en rende compte, et j’ai prié sans faire les grandes ablutions », à ce moment-là il a fait les grandes ablutions puis il a lavé la souillure qu’il a vu sur son habit, et il a arrosé ce qu’il n’a pas vu, ensuite il a appelé à la prière (Adhan), il a lancé l’appel imminent de la prière (l’Iqama), et il a prié après le lever du soleil, alors que le temps du Douha était bien avancé. » Mou-ata de l’imam Malik.

Selon Malik, d’après Isma’il ibn Abi Hakim, d’après Souleymane ibn Yassar : « ‘Omar ibn Al-Kattab est parti à son champ situé à Al-Jorf lorsqu’il a aperçu les traces de la pollution nocturne sur son habit. Il dit alors : « Depuis qu’on m’a donné le commandement sur les gens, je suis éprouvé par la pollution nocturne” Il a fait donc ses grandes ablutions, il a lavé ce qu’il a vu sur son habit comme pollution nocturne et il a prié après le lever du soleil. »

2. Si cette personne prie en groupe et ensuite évoque avec eux la wadhifa (dhikr), peut-elle se rendre à la mosquée si le temps lui est tout juste suffisant et elle fait Tayammum pour prier avec eux le Soubh et réciter l’oraison ?

Il n’est pas permis pour lui de faire le Tayammum et de se rende à la mosquée pour prier et réciter la wadhifa qui nécessite la purification avec l’eau si rien ne l’empêche, comme il est déterminé dans le fiqh de la noble Tariqa Tidjaniya.

3. Est-il possible de considérer des pollutions nocturnes répétitives comme maladie, et dans ce cas quelle serait la règle à adopter ?

Réponse :

Cela n’est pas considéré comme une maladie, et il suffit comme preuve la parole de l’imam ‘Omar ibn Al-Khattab (qu’Allah l’agrée) : « Depuis qu’on m’a donné le commandement sur les gens, je suis éprouvé par la pollution nocturne. ». Et il a fait la prière après l’heure.

Si le médecin n’a pas déclaré qu’il s’agit d’une maladie, alors cela ne sera jamais considéré comme un motif valable, car c’est une chose qui survient et qui arrive fréquemment.

Selon Malik, d’après Hicham ibn ‘Orwa, d’après son père, d’après Yahya ibn Abderrahmane ibn Hatib : il a fait le petit pèlerinage avec ‘Omar ibn Al-Khattab (qu’Allah l’agrée) en groupe avec ‘Amr ibn Al ‘As (qu’Allah l’agrée). En se reposant sur le chemin, ‘Omar ibn Al-Khattab (qu’Allah l’agrée) eut des pollutions nocturnes, à son réveil il n’a pas trouvé d’eau, alors ils reprirent la route jusqu’à trouver de l’eau puis il a fait ses grandes ablutions, ensuite il a commencé à laver les traces visibles de cette pollution tandis que s’était presque le lever du soleil (isfar). ‘Amr bin al ‘As (qu’Allah l’agrée) lui a dit : « Nous avons d’autres habits, laisse cet habit pour qu’on le lave », ‘Omar (qu’Allah l’agrée) lui a répondu : « C’est étonnant de ta part ô ‘Amr, crois-tu que tout le monde est comme toi, pouvant trouver plusieurs habits. Par Allah si je le faisais, cela deviendra alors une tradition (Sunna), aussi je préfère laver ce que je vois et arroser ce que je ne vois pas. »

L’imam Malik a été interrogé à propos d’un homme qui a fait le Tayammum pour faire une prière, ensuite une autre prière s’est présentée, est-ce qu’il refait son Tayammum ou bien celui qu’il a fait avec le premier lui suffit ? Il a répondu qu’il refait son Tayammum : « car il doit rechercher l’eau pour chaque prière, s’il n’en trouve pas alors il fait Tayammum. »

Ce qui est entre guillemets montre qu’il n’y a pas de Tayammum s’il y a de l’eau, même chose pour Seïdina ‘Omar (qu’Allah l’agrée) qui a repris le voyage en attendant de trouver de l’eau, car il savait pouvoir en trouver d’ici peu, puis il a fait les grandes ablutions et il a lavé son habit.

Concernant le cas du voyage, l’imam Malik (qu’Allah l’agrée) a dit que pour celui à survient des pollutions nocturnes en voyage, alors que la quantité d’eau qu’il possède ne lui permet que de faire les petites ablutions, tout en sachant qu’il ne risque pas la déshydratation, alors dans ce cas-là, il lave sa verge et enlève les souillures, puis il fait le Tayammum avec une terre pure de la façon dont cela fut ordonné par Allah.

Quant à l’avis du Pôle Caché et Sceau de la Sainteté Mohammadienne, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah l’agrée), il est retranscrit dans Djawahirou-l-Ma’ani : « Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a été interrogé au sujet de celui à qui survient des pollutions nocturnes au cours d’un voyage, et qui ne peut effectuer les grandes ablutions pour un motif valable, doit-il faire tout de même ce qu’il doit comme diverses oraisons ou pas, il a répondu (qu’Allah l’agrée) :

« Il fait le Tayammum et récite tous ses oraisons comme « Sayfi » et autre, excepté la Fatiha avec l’intention du Nom Suprême (al-Ismou-l-A’dham), il ne doit jamais s’en approcher et même s’il reste dans cet état éternellement, sauf s’il accomplit de nouveau l’ablution à l’eau complètement. » Notre Cheikh (qu’Allah l’agrée) a ajouté : « J’ai interrogé le Prophète (paix et salut sur lui) pour savoir si je pouvais réciter le Nom Suprême (al-Ismou-l-A’dham) avec le Tayammum en cas d’une maladie qui m’empêche de faire l’ablution avec l’eau, il a répondu (paix et salut sur lui) : « Non, non ! Sauf si tu l’invoques avec le cœur seulement, mais sans le prononcer avec la langue ».

Seïdina (qu’Allah l’agrée) a rajouté : « Ceci est pour le cas du voyageur, mais pour le citadin bien portant à qui survient des pollutions nocturnes, il ne récite rien de son oraison avant de faire les grandes ablutions ». Par la suite il a dit : « Fais attention à ne jamais retarder la prière de l’aube ou toute autre prière obligatoire jusqu’à la sortie de son heure à cause des grandes ablutions, ceci n’est pas permis qu’en cas de maladie, ou en raison de l’incapacité à utiliser de l’eau, quant à la récitation de la Fatiha avec l’intention d’évoquer le Nom Suprême (al-Ismou-l-A’dham), nous ne l’approchons jamais avec le Tayammum en voyage ou en maladie, même si cet état dure une éternité. » Fin de citation.

Dans le livre « Ithaf Tidjani bima layssa fil Djawahirou-l-Ma’ani », notre cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah l’agréé) a dit au sujet de la remise en cause de quelques fausses règles utilisées par certains juristes : « La première : c’est qu’ils affirment que la préservation du temps d’accomplissement devance la préservation de la pureté rituelle, c.-à-d. que pour eux le citadin bien portant s’il craint la sortie de l’heure (de la prière), il fait le Tayammum et il prie selon cette règle.

Seïdina (qu’Allah l’agrée) a dit : « Cette règle est fausse, car elle contredit le texte (sacré), il se doit de faire ses ablutions même si l’heure de la prière passe, sinon sa prière est invalide. Allah le Très Haut a dit : « ô les croyants ! N’approchez pas de la Salat alors que vous êtes ivres, jusqu’à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état de grandes impuretés [pollués] – à moins que vous ne soyez en voyage – jusqu’à ce que vous ayez pris un bain rituel. » (Sourate Les femmes 4, verset 43) et la parole du Très Haut : « ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la Salat, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes ; passez les mains mouillées sur vos têtes ; et lavez-vous les pieds jusqu’aux chevilles. Et si vous êtes pollués « Jounoub », alors purifiez-vous (par un bain rituel) ; mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure… » (Sourate La table servie 5, verset 6)

Et dans le hadith authentique, le Prophète (paix et salut su lui) a dit : « Allah n’accepte pas la prière de celui qui perd ses ablutions avant qu’il les refasse ».
La prière n’a été autorisée avec le Tayammum que pour le malade ou celui qui ne trouve pas d’eau, mais le citadin bien portant s’il craint la sortie de l’heure de la prière à cause d’un sommeil ou d’un oubli, il n’a pas le droit de prier en faisant le Tayammum, mais il doit faire ses ablutions et prier, même si l’heure d’accomplissement va lui passer. Dans ce cas-là sa prière est valide et il n’a pas de faute s’il a un motif valable, mais s’il fait le Tayammum dans cet état, sa prière est invalide. »

Et Allah le Très Haut est l’Immense et plus savant.

Ne m’oubliez pas dans vos pieuses invocations afin que l’ange vous dise : « Amine » et que vous en ayez l’équivalent.

Et qu’Allah me place ainsi que vous parmi ceux qui sont acceptés. Amin

Wa Salam Alaïkoum wa Rahmatou ALLAH wa Barakatouhou