Question-réponse 76

Je suis très éprouvé, je ne sais pas ce qu’il faut en comprendre et comment réagir en tant que musulman et tijani, conseillez-moi s’il vous plait.

REPONSE

En ce qui concerne vos épreuves cela est certes la marque qu’Allah le Très Haut vous aime. Il faut se persuader que le but pour lequel Allah nous a créés est de l’adorer dans la pureté et la sincérité en lui vouant un culte exclusif, en recherchant au cours de notre vie à obtenir Son Agrément et cela grâce à son obéissance et à l’obéissance au noble Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). C’est une vie qui, pour tout le monde, a des moments faciles et d’autres difficiles, des moments de joie et de tristesse et personne ne peut échapper à cette fatalité comme l’a dit Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans une de ses lettres dont voici un extrait :

« Si l’un de vous est éprouvé par un malheur ou que des maux l’atteignent, qu’il patiente donc en attendant qu’ALLAH le libère, car toute difficulté a absolument une fin et tout tourment a un jour une délivrance. Si la situation devient critique alors il doit s’humilier tout en suppliant ALLAH afin qu’il atteigne, par la délivrance d’ALLAH, le comble de son espérance. Il ne faut pas s’affliger devant les malheurs et les épreuves, car certes ALLAH -qu’Il soit Glorifié et Exalté- n’a fait descendre ses serviteurs en ce monde que pour les vicissitudes des Décrets Divins et des Destins Seigneuriaux ce qui met le Nefs dans un état de gêne en raison des épreuves et des difficultés.

Les serviteurs ne peuvent pas échapper à cela, il n’est pas possible à l’esclave d’être en repos face à toutes les épreuves de ce bas-monde, mais le sensé doit savoir que les situations des gens de ce monde sont pour toujours en alternance entre des moments de resserrement et de relâchement, entre du bien et du mal, entre des moments de joie et de tristesse, personne de ceux qui habitent ce bas-monde ne peut échapper à cette fatalité. Donc si un malheur s’abat et que la situation se resserre, il faut qu’il sache qu’il surviendra un moment où cela s’achèvera et qu’à la suite viennent la délivrance et la joie. Ainsi, celui qui a compris cela d’ALLAH vis-à-vis des difficultés en ce monde, celui-là rencontrera chaque malheur par la patience, la satisfaction dans le destin et l’entier remerciement pour les bienfaits d’ALLAH. » Fin de citation

Le croyant a un modèle parfait en la personne du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et dans l’exemple de ses compagnons (qu’Allah les agrée). Eux, plus que tout autres, ont été éprouvés dans tous les domaines de la vie, mais cela ne fit que les renforcer encore plus dans leur foi en Allah et en son Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Ils prenaient garde à toujours se tourner vers Allah dans les moments difficiles et ils étaient convaincu que ce monde n’a qu’un temps et que l’important était de se préparer pour l’au-delà, car les difficultés dans l’au-delà n’ont rien à voir avec ceux de ce monde et que leur salut dépendrait de la façon dont ils auraient agi dans ce bas monde.

Est-ce que les problèmes de ce monde méritent qu’on les échange avec ceux de l’au-delà ? Surtout lorsqu’on se remémore la parole du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) rapporté par Tirmidhi selon Anas (qu’Allah l’agrée) qui dit : « La grandeur de la récompense va avec la grandeur de l’épreuve. Allah quand Il aime des gens, Il les éprouve. Celui qui accepte l’épreuve avec satisfaction il aura alors la satisfaction d’Allah et celui qui est mécontent (de l’épreuve) Allah sera mécontent de lui. »

Il est rapporté du savant et Connaissant, l’imam Ghazzali dans Minhaj ‘Abidin qu’un jour l’un des prophètes d’Allah (sur lui la paix) s’est plaint de ce qui s’abattait sur lui comme difficulté. Allah lui révéla alors : « Tu te plains à Moi bien que tu ne sois pas de ceux qui blâment et qui se plaignent, et que c’est ainsi qu’a débuté ta valeur dans le Monde Invisible. Pourquoi contestes-tu alors Mon Décret sur toi ?! Tu voudrais que Je bouleverse ce monde pour toi ?! Et que Je modifie ce qui est inscrit sur la Table Gardée à cause de toi ?! Que Je décrète ce que tu veux à la place de ce que Je veux ?! Et que ce que tu aimes remplace ce que J’aime ?! Par Ma Puissance, Je jure que si cela se reproduit une autre fois dans ta poitrine alors Je te dépouillerai du vêtement de la prophétie et Je te consignerais l’Enfer, et je ne m’en soucierai guère. » Et cette exhortation bien qu’adressée à un prophète infaillible et qui servit de cause, n’a pour objet que la communauté auquel celui-ci a été envoyé.

De même, les compagnons du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) subirent comme épreuves, dans les débuts à l’époque mecquoise, les agressions, les tortures, et toutes sortes d’injustice de la part des idolâtres, et ils allèrent se plaindre de cette situation au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) qui les éduqua à accepter leur sort.

Khabab Ibn Al Arat (qu’Allah l’agrée) a dit : « Nous nous sommes plaint un jour auprès du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) alors qu’il était allongé à l’ombre de la Ka’ba, la tête appuyée sur son manteau. Nous lui avons dis : « Que n’appelles-tu pour nous le secours d’Allah ? Que ne pries-tu pour nous ? »

Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dit alors : « Parmi ceux qui vivaient avant vous, on prenait l’un d’eux, on lui creusait un trou et on l’y mettait. On apportait ensuite une scie qu’on lui plaçait sur la tête qu’on sciait ainsi en deux morceaux. Ou bien on passait sur sa tête un peigne en fer jusqu’à lui arracher ce qu’il y avait au dessous de sa chair et de ses os. Cela n’arrivait pourtant pas à lui faire renier sa foi […] » (Rapporté par Boukhari)

En effet, Allah le Très Haut dit : « Nous vous éprouverons sûrement un tant soit peu par la peur, la famine, la réduction des biens, des personnes et des récoltes. Et annonce la bonne nouvelle aux patients. » (155) « Qui disent, quand un malheur les atteints: « Certes nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons. » (156) « Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la Miséricorde, et ceux-là sont les bien guidés. » (157) (Sourate 02 La vache, versets 155-156-157)

Allah le Très Haut dit : « Oui, Nous vous mettrons sûrement à l’épreuve afin de connaître ceux d’entre vous qui combattent (pour la cause de Dieu) et qui se montre patients et afin d’éprouver [faire apparaître] vos nouvelles. » (Sourate 47 Muhammad, verset 31)

Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) fut celui d’entre eux et d’entre tous les prophètes qui fut le plus éprouvé. Une fois ‘Abdullah ibn Mas’ud (qu’Allah l’agrée) a dit en parlant de ce qu’avait décrit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) sur lui-même par allusion :

« C’est comme si je voyais encore le messager de Dieu (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) racontant l’histoire de l’un des Prophètes que son peuple avait frappé au point de faire couler son sang. Il essuyait le sang de son visage et disait : « Seigneur Dieu ! Absous mon peuple, car il est ignorant » ». (Boukhari et Mouslim selon ‘Abdullah ibn Mas’ud -qu’Allah l’agrée)

On demanda un jour à un Connaissant : « Comment savoir si ce qui s’abat sur nous de la part d’Allah est une épreuve ou une punition ? »

Il répondit : « Si la personne l’accepte et patiente c’est que c’est une épreuve d’Allah, mais si elle s’y oppose et s’impatiente c’est que c’est là une punition d’Allah. »

Ce qu’il faut retenir c’est que ce qui nous atteint ne peut que résulter du Décret d’Allah Très Haut, la Source de bénédiction, et face au Décret Divin il faut afficher notre patience et notre endurance ou mieux notre agrément. Dans ce cas-là ce qui nous arrive sous l’apparence d’un mal et d’une épreuve, n’est que du bien et n’engendrera que du bien, nous plaçant au rang du croyant, car comme l’a dit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : « Ce que l’affaire du Croyant est étonnante ! Son affaire ne comporte (pour lui) que du bien, et cette faveur n’appartient qu’au Croyant : s’il est l’objet d’un événement heureux, il remercie Dieu et c’est là pour lui une bonne chose. S’il est victime d’un malheur, il l’endure avec patience et c’est là encore pour lui une bonne chose ». (Rapporté par Mouslim).

Selon Abou Sa’id et Abou Hourayra (qu’Allah les agrée), le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Il n’est pas une fatigue ou une maladie, ou un souci, ou une peine, ou un mal, ou une angoisse qui touche le Musulman, jusqu’à l’épine qui le pique, sans que Dieu ne lui efface à cause de cela une partie de ses péchés ». (Boukhari et Mouslim)

C’est pour cette raison qu’Abou Bakr Siddiq (qu’Allah l’agrée), le Khalife du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et son compagnon particulier, a dit : « Il n’y a aucun mal dans un mal qui a pour conséquence le Paradis et il n’y a aucun bien dans un bien qui a pour conséquence l’Enfer. »

Il est rapporté dans Djawahirou-l-Ma’ani que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit, en commentant un Hadith prophétique : « Sache qu’Allah –Honoré et Glorifié- par Sa seule Grâce, Bonté et Générosité, pardonnera d’immenses péchés par le seul fait des calamités, des difficultés et des malheurs ce qui ne peut être pardonné par de nombreuses œuvres pieuses, au point que le serviteur espérera, au Jour Dernier, ne pas avoir été épargné un seul instant.

Lorsqu’Allah présentera au serviteur ses œuvres consignées dans les feuillets, et qu’il lira ses péchés, alors à chaque fois qu’il évoquera dans ses feuillets une calamité par laquelle il a été touché, Allah -Glorifié et Exalté- lui dira : « À cause de ce malheur Nous te pardonnons tout ce qui a précédé comme péchés et Nous t’offrons en compensation autant et autant. »

Ensuite, le lecteur poursuivra la lecture de ses péchés et ainsi à chaque fois qu’il évoquera une affliction d’entre les malheurs dans son livret, Il lui dira : « Nous te pardonnons ce qui a précédé comme péchés et Nous t’offrons en compensation tant et tant de récompense. ».

Il en sera ainsi jusqu’à la fin du livret au point qu’il désirera ne pas avoir été épargné un instant en ce bas-monde. » Fin de citation

On demande à Allah qu’Il vous accorde et vous soutienne de Son Aide précieuse et de Sa Douceur dans ce qui vous est prédestiné.

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe